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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
Des livres, des films, des expos et bien plus encore...

 

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 09:19

pars-vite-et-reviens-tard.jpgJe ne sais pas si vous êtes comme moi, mais les rompols (romans policiers, pour les non-initiés) de Fred Vargas me divertissent toujours avec le même plaisir. J’aime leur fantaisie, leur humour et en même temps leur noirceur.

Du lundi 23 septembre au vendredi 4 octobre, France Culture propose « Le Feuilleton » en 10 épisodes de Pars vite et reviens tard de Fred Vargas.

Chaque épisode dure trente minutes et se veut une véritable création puisqu’il ne s’agit pas d’écouter un simple acteur lisant le roman de Vargas, mais une adaptation avec l’intervention de plusieurs acteurs.

 

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page de France Culture.

 

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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 09:37

Olivier_Barrot.jpgOyez ! Oyez ! amis lecteurs, le Club Ina EXPERT nous invite à assister à une séance consacrée à l'émission "Un livre, un jour" d'Olivier Barrot, vous savez, la pastille audiovisuelle diffusée chaque jour à 17h20 sur France3 depuis septembre 1991. Olivier Barrot sera donc l'invité de ce cycle de cinq master classes autour de l’évocation du livre à la télévision française.

Rendez-vous jeudi 13 décembre de 17h à 19h, dans les locaux parisiens de l'Ina :

Ina - Centre Pierre Sabbagh

83 rue de Patay

75013 Paris

Salle Cognacq-Jay (rez-de-chaussée)

 

L’entrée est gratuite mais la réservation obligatoire. C’est ici !

un livre un jour

 

 

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 17:58

prix-de-l-inapercu-2012.jpgJe ne vous présente plus le prix de l’Inaperçu dont je ne cesse de vous en dire le plus grand bien depuis quatre ans déjà. Si ? Ce prix se donne pour mission de récompenser un livre français et un livre étranger (ainsi que son traducteur) passés inaperçus dans les médias comme auprès du public. Ainsi, « sont admis à concourir pour le Prix de l’Inaperçu – en deux catégories (française et étrangère) – les livres : (1) qui n’ont pas reçu plus de deux ou trois revues critiques ; (2) dont les ventes n’ont pas dépassé le millier d’exemplaires (plus ou moins) ; et (3) qui l’auraient bien mérité, pourtant. »

 

Comme tous les ans, le comité sélectionne minutieusement des livres qui valent le détour. Chaque année, les livres inondant les rédactions et les librairies sont si bien qu’il est impossible de donner un écho satisfaisant à tous ceux qui mériteraient de l’être. Aussi, j’aime énormément cette idée d’un prix qui propose de mettre à l’honneur des textes exigeants qui n’ont pas touché le public escompté.

 

Encore un point important, « le jury est tournant pour au moins 60 % de ses membres – il est de plus impossible d’en être le président deux années de suite. Il est dans l’idéal composé aux deux tiers de journalistes, critiques, écrivains, auteurs ou éditeurs, et au troisième tiers de lecteurs issu de la « société civile » (c’est-à-dire de n’importe qui doté d’un cerveau, d’une bonne dose de bon goût et d’une solide envie de bouquiner). » J’ai fait partie du jury pendant deux années, ce qui fut une belle aventure. Cette année, je soutiens avec le même enthousiasme ce prix dont voici la sélection :

 

des livres français :

– Miguel Bonnefoy, Naufrages, éditions Quespire

– Patrick Chamoiseau, Le papillon et la lumière, éditions Philippe Rey

– René Corona, L'hébétude des tendres, éditions Finitude

– Isabelle Kauffmann, Grand huit, éditions Le Passage

– Marius Daniel Popescu, Les couleurs de l'hirondelle, éditions José Corti

 

des livres étrangers :

– Bettina Balàka, Murmures de glace, traduit de l'allemand (Autriche) par Martine Rémon, éditions Quidam

– Drago Jancar, Des bruits dans la tête, traduit du slovène par Andrée Lück-Gaye, éditions Passage du Nord-Ouest

– Adam Langer, Les voleurs de Manhattan, traduit de l'américain par Laura Derajinsko, éditions Gallmeister

– Tony O'Neill, Sick City, traduit de l'anglais par Daniel Lemoine, éditions 13e Note

– Emmanuel Pinto, Acouphène, traduit de l'hébreu par Laurent Cohen, éditions Actes Sud

 

La remise du prix de l’Inaperçu aura lieu mardi 22 mai à 20 heures au café de l’Industrie (à Bastille).

 

Petit souvenir du prix de l'Inaperçu 2011 ici !

 


 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 14:50

russenko 2012Envie de voyager ce week-end à moindre frais ? Rendez-vous au Kremlin-Bicêtre ! Pour sa troisième édition, le festival RussenKo met à l’honneur la culture russe dans toute sa diversité : littérature bien sûr, mais aussi théâtre, cinéma, danse, musique, arts plastiques… Il y en aura pour tous les goûts (russes). Pour les gourmands, des spécialités seront également proposées.

Mais concentrons-nous sur la littérature : le festival sera l’occasion de remettre le 6e Prix Russophonie 2012. De nombreux écrivains seront également présents pour participer à des tables rondes ou des signatures, parmi lesquels : Andreï Kourkov, Zakhar Prilepine, Mikhaïl Chichkine, et les français Agnès Desarthe et Jean-Pierre Milovanoff. Plusieurs tables rondes sont prévues sur : « la littérature épistolaire », « la littérature jeunesse », « La Russie dans les œuvres des écrivains contemporains » et « Choisir le russe comme langue d’écriture ». Il y aura également des lectures des Lettres de Marina Tsvetaieva et Boris Pasternak.

Pour ceux qui s’intéressent à l’actualité, les tables rondes : « France/Russie 2012 : élections présidentielles croisées », « Le Caucase : talon d'Achille de la Russie ? » ne manqueront pas de les intéresser.

Le festival débute vendredi 27 janvier à 18h30 aux Salons de l’Hôtel de ville et se clôt dimanche soir. Certaines activités sont gratuites comme les concerts ou les expositions de la mairie, d’autres sont accessibles avec le Pass à 5 euros la journée.

 

Pour en savoir plus, suivez le lien, http://www.russenko.fr/fr/.

 

Bon voyage ! хорошая поездка !

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 11:07

salon-italie.jpgCe week-end, que diriez-vous de faire une petite virée culturelle en Italie, à moindre frais ? Dès vendredi après-midi se tient, à l'espace des Blancs-Manteaux, à Paris, la fête du livre et des cultures italiennes. L'objectif est de promouvoir, au travers de débats, salons, expositions, l4italie dans sa grande diversité. Il sera question bien sûr de livres mais aussi de politique, gastronomie, linguistique, histoire, tradition...

Pour connaître le programme, cliquez sur ce lien !

 

Le voyage est gratuit puisque l'entrée est libre !

 

Adresse :

Espace d'animation des Blancs-Manteaux

48 rue Vieille-du-Temple

Paris

Métro Saint-Paul (ligne 1)

Du vendredi 7 octobre (16 heures) au dimanche 9 octobre.

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 19:51


L
e festival Les Belles étrangères réunit une douzaine d’écrivains américains fort différents, par leurs choix esthétiques, leurs influences… Certains, dans le reportage
De New-York à Los Angeles, réalisé par Michael Smith, ont longuement parlé de leur rapport à la langue. C’est le cas de Forrest Gander, poète très connu aux Etats-Unis. Mais en France, on ne pourra le découvrir qu’en tant que romancier : son premier roman, En ami, vient d’être publié aux éditions Sabine Wespieser. Il est également  traducteur de poésie latino-américaine.

Dans l’entretien qui lui est consacré, Forrest Gander explique comment il conçoit l’écriture et comment ses activités de poète comme de traducteur influent sur sa manière de composer son roman : « Moi, je suis profondément influencé par le fait que je lise des livres traduits et je suis très intéressé par l’idée de faire venir de l’étranger des rythmes, des répertoires d’images, des usages de la syntaxe différents, qui je pense, reflètent l’idée qu’on pense, qu’on perçoit, qu’on ressent autrement les choses dans les autres langues. C’est donc une calamité que l’anglais se mette à remplacer tant de langues à travers le monde. Mes traductions de l’espagnol sont un moyen d’apporter à l’anglais quelque chose qui va perturber sa « destinée manifeste », en injectant des usages différents, de la langue et des rythmes qui renouvelleront l’anglais. Le plus grand défi pour un poète qui écrit un roman est que les poèmes n’ont pas réellement de personnages, le personnage du roman, c’est la langue elle-même, et dans un roman, on a besoin de quelqu’un à qui le lecteur s’attache, pour qu’il ait envie d’avancer ».

Forrest Gander a passé 20 ans à trouver comment écrire et mettre en forme son roman !  

 

Voici l’incipit montrant bien, il me semble, le travail de l’auteur sur la langue et le rythme :

 

« Au fait où est-il, le père biologique de l’enfant à naître ? À plusieurs frontières de distance. Sur un remorqueur de La Nouvelle-Orléans, livré à la violence des eaux du Golfe. Et il n’est pas près de remonter la rivière aussi loin, avec ses cinq semaines de paie et ses bottes en anaconda, en quête d’une oreille exquise à mordiller, flirtant avec l’idée vague, qui faiblit peu à peu, d’unir son charisme abject à une quelconque âme en peine prête à lui ouvrir ses lèvres, absorber des torrents de mensonges, et le prendre pour ce qu’il n’est sûrement pas.

La mère de la jeune fille enceinte (certains diraient la fillette) dépose sa bible King James sur le fauteuil d’osier devant la porte du deuxième étage. Puis elle entre dans la chambre.

Du même regard qui lui permet de reconnaître sa fille, en robe de coton et chaussettes longues, bras battant l’air comme un fléau sur le chariot, gémissant Oh Dieu du ciel, elle voit les étriers de métal vides dressés comme d’étranges leviers sur les bords du chariot. Elle entend les plaintes de la petite et garde les yeux fixés sur les étriers dont la froide lueur métallique, dans son état de fatigue et d’angoisse, lui paraît autoriser la souffrance de sa fille.

Oh trésor. Bouche sèche, la veuve se tient dans l’embrasure de la porte et son mot de compassion, faute d’être émis avec la force requise, se dissipe dans l’air. Sa fille, sans voir qu’elle est entrée, se balance maintenant sur ses mains et genoux entre les étriers luisants, haletante, face au mur, elle s’essuie le visage sur le matelas. À bout de souffle, elle bascule sur le côté, masse énorme et lasse, le nombril saillant comme une tête de rivet à travers la fine étoffe. Devant le chariot, une assistante à peine plus âgée que la fille en travail balaie de sa propre joue une mèche de cheveux châtains, épaules abattues. »

 

 

Eleni Sikelianos est l’arrière petite-fille du poète grec Angelos Sikelianos et de la chorégraphe Eva Palmer. Elle-même poète, ces deux grandes figures, étudiées à l’université, l’influencent et l’enrichissent dans sa manière de concevoir son travail. « Depuis que j’ai commencé à écrire de la poésie, j’ai toujours écrire des poèmes que l’on puisse ouvrir comme des tiroirs, empiler les choses les unes sur les autres, une sorte de poème en 3D. Tout poème est ainsi, au fond, tout écrit, d’ailleurs, mais surtout la poésie. On touche un endroit, et les significations se développent pour finir par créer un sens global. J’ai toujours réfléchi aux façons d’étendre les possibilités ouvertes dans un poème.  

Quand j’ai commencé The California Poem, je voyageais beaucoup et toujours avec des supports mnémotechniques, supports d’écriture aussi : cartes postales, photos… Je ne les considère pas comme séparés de l’œuvre, mais comme une sorte de part non verbale du poème. Ce sont aussi des plages de repos, comme si l’esprit pouvait s’y rassembler, des « en-dehors » du langage, parce que le langage ne peut pas tout dire, les éléments visuels parlent aussi. Au début, j’ai travaillé musicalement, expérimenté la dimension musicale. D’une certaine manière, les images étaient véritablement secondaires, et le sens se développait à travers la musique. Il y a de grands poètes chez qui il n’y a pas de sens, c’est la musique qui constitue le sens. Le jazz, ou d’autres musiques, influencent beaucoup les poètes. Et le jeu sur la longueur du vers s’apparente bel et bien à une sorte de rythme, à une musique. On se dit : ici la musique ralentit, là elle accélère. Au fond, je suis amoureuse de la dimension sonore du langage. Ensuite, je me suis concentrée sur l’image, le sens, la versification, pour les renforcer, mais c’est toujours la musique qui reste. »

 

Extrait du recueil Du soleil, de l’histoire, de la vision (édotions Grèges)

« Interlude Orange

+ une Courte Mer

 

Ma bouche

grande ouverte en

surgit le hurlement du monde

Ils coupèrent

l’ombilical trop loin

du cœur, un

moignon – c’est

le prodige, le nombril

dont est issue la Californie, ronde

& chaude telle une orange

complainte sur une langue palpitante »

 

 

 

 

Pour rencontrer Forrest Gander et Eleni Sikelianos

Rendez-vous dimanche, à 17 heures

A la Fondation Boris Vian

6 bis cité Véron (entrée au 92 bd de Clichy) - Paris 18ème arr.

Rencontre animée par Marc Delouze et organisée par les Parvis Poétiques avec la librairie Vendredi

 

Renseignements : 01 42 54 48 70

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 10:12

Comme chaque année, le festival Les Belles étrangères met à l’honneur un pays. L’objectif est de faire découvrir aux Français des auteurs plus ou moins connus et surtout s’essayant à des genres variés (roman, nouvelle, mais aussi essai, poésie et BD). Cette année et pendant ces deux prochaines semaines, douze auteurs américains vont sillonner la France continentale et la Corse à la rencontre de lecteurs dans différents lieux dédiés : librairies, espaces culturels, bibliothèques.

 

Pour découvrir l’univers de ces auteurs, les éditions Payot-Rivage ont publié une anthologie réunissant les textes des douze écrivains américains invités. A l’intérieur un DVD y est inséré. Il s’agit d’un documentaire, très intéressant, de Michael Smith, intitulé De New York à Los Angeles, douze écrivains américains. L’un des aspects qui m’a le plus interpellé c’est la réflexion de certains d’entre eux sur l’appartenance à un lieu, les spécificités littéraires... 

 


Parmi eux, il en est un qui ne doute pas de l’importance capitale d’avoir un lieu où écrire : Percival Everett, l’auteur entre autres de Blessés, Effacement (Actes Sud). Celui-ci affirme donc : « toute écriture est régionale. Il faut vivre quelque part pour écrire. Et la littérature de Los Angeles est si riche… Tous ces écrivains, Chester Himes, Nathanael West, Philip K. Dick, Dashiell Hammett… Pas un ne ressemble à l’autre, sauf que c’est Los Angeles qui joue le premier rôle. Mais il y a un point commun, qui revient souvent dans la littérature de l’Ouest, une attention particulière à l’espace, une ouverture, la sensation diffuse qu’il y a une « frontière », pas une frontière au sens physique du terme, mais au sens d’une aventure. Une frontière mentale. L.A. a quelque chose de particulièrement littéraire ».

 

Comme Everett, Andrew Sean Greer  explique pourquoi il préfère écrire sur la Côte Ouest : « Pour beaucoup d’Américains, surtout les écrivains, on a le choix entre New York ou San Francisco. Chaque ville a une communauté d’écrivains importante et très différente. On dit que New York peut devenir trop dure et San Francisco trop douce, à cause de la douceur de vivre californienne. A New York, je suis trop pris par ce qu’il y a à faire, les maisons d’édition, les agents, toutes choses qui ne comptent pas quand on écrit. A San Francisco, on ne voit que les autres écrivains, et on parle de nos livres, j’adore ça. Quand je suis bloqué, je contemple l’océan, et cela m’aide. A New York, je me promène, je vois des gens, c’est utile aussi… Je peux les mettre dans mon livre. » Parce que les auteurs sont attachés à un lieu, Andrew Sean Greer visite le domaine de Yaddo, situé au nord de New York. Dans ce lieu, les artistes viennent s’y retrouver : John Cheever y a fait construire une piscine, Philip Roth a écrit un roman dans une tour ans la forêt, Truman Capote et bien d’autres y ont séjourné. Aujourd’hui, les artistes peuvent y être pensionnaires comme à la Villa Médicis, par exemple.

Andrew Sean Greer est moins connu en France. Il est l’auteur de nouvelles parues dans des revues, dont « How It Was for Me », dans Story en 1999, qui donnera son titre au recueil publié l’année suivante. En 2001, il publie son premier roman, The Path of Minor Planets. Il doit sa notoriété et ses traductions à une critique de John Updike dans le New Yorker sur Les confessions de Max Tivoli. Est également traduit en français L’Histoire d’un mariage (L’Olivier).

 

De l’autre côté du pays, Jack O’Connell, est né et continue de vivre à la Nouvelle-Angleterre. Son lieu de prédilection, c’est la zone industrielle… Cette Nouvelle-Angleterre là est « faite de béton, de brique rouge et de mortier, de rues défoncées, et de fil de fer barbelé. Wocester en est l’exemple parfait. C’est la quintessence de la ville industrielle du nord-est, en plein dans la « ceinture de la rouille ». Elle a prospéré avec la Révolution industrielle. On faisait tout pour l’Amérique, des outils, des clefs surtout, du barbelé, des pièces de machines… » Or, raconte l’auteur, depuis une quarantaine d’années, cette ville a été laissée à l’abandon, a perdu de sa puissance et « est devenue une ville typique de la ceinture de la rouille », miséreuse, délabrée, avec des usines abandonnées. C’est cette ville que j’ai connue, celle qui existe toujours dans ma tête et surtout, c’est la ville qui a donné naissance à ma ville, la ville de mes livres, Quinsigamond. Ce n’est pas Worcester, elle est inspirée de Worcester, Worcester nourrit tout mon imaginaire mais Quinsigamond est à peu près dix fois plus grande, en termes d’étendue et de population. Worcester est sans doute plus ennuyeuse que Quinsigamond. Je voulais rester totalement libre, créer une ville où tout ce que j’imaginais pourrait arriver ». L’objectif de John O’Connell est de faire une saga sur les « 350 ans d’histoire de Quinsigamond », y consacrer toute son énergie. James Ellroy estime que son œuvre est l’ « avenir du roman noir ». Dans ce huis clos qu’est Quisigamond, John O’Connell met en scène des crimes et meurtres effroyables mais propose une véritable réflexion sur différents aspects de la société comme l'image dans Porno Palace, sur le langage dans Et le verbe s'est fait chair, sur le pouvoir dans Ondes de choc ou sur le pouvoir des livres et la fabrication des récits dans Dans les limbes (L’Olivier).

 

Colson Whitehead habite Brooklyn. Casanier depuis sa plus tendre enfance, il ne sort pas de chez lui, préférant regarder la télévision, lire des comics et écrire. Enfant, raconte-t-il, c’est les X-men et Spiderman qui lui ont donné envie de « devenir écrivain » car cela lui « semblait un métier amusant ». Etudiant, ses goûts ont évolué, cette fois, il a souhaité devenir le « Stephen King noir ». Quand il s’est vraiment décidé à écrire, il a pris d’autres modèles encore : Ralph Ellison, Toni Morrison et Ishmael Reed. L’identité noire l’intéressait tout particulièrement. Finalement, il s’est rendu compte qu’il « parlait des gens qui se font un chemin dans le monde, pas spécifiquement des Noirs ». Et de poursuivre : « La race est donc quelque chose dont j’aime parler, c’est un des prismes à travers lesquels je vois le monde, mais je ne parle pas de ça tout le temps ». Son premier roman, qu’il préféra garder dans ses tiroirs, raconte l’histoire d’un « chérubin génial », à mi-chemin entre Michael Jackson et Gary Coleman, l’Arnold de la série Arnold et Willis...

 

Après cet échec, Coslon Whitehead, toujours grâce à la télévision, trouve le sujet de son premier roman publié : les inspecteurs d’ascenseur ! Le roman s’intitule L’Intuitionniste (Gallimard). Tous ses romans racontent New York aujourd’hui : « J’aime écrire sur la culture pop, sur notre vie d’aujourd’hui, et sur la direction étrange que prend la société contemporaine, je me concentre sur la culture américaine, les villes américaines ».

 

Enfin, Charles d’Ambrosio, lui n’est pas vraiment attaché à un lieu. Au contraire, c’est un vrai baroudeur, actuellement en résidence à Vincennes. Il a vécu dans divers coins, dont un entrepôt de meubles à Chicago, puis un temps à Phillipsburg, ancienne ville minière du Montana. Dès janvier, il devrait retrouver la côte Nord-Ouest. Son parcours est assez original : de père irlandais et de mère italienne, il naît en 1960 à Seattle. Evoquant l’appartenance à une certaine culture, le nouvelliste déclare :   « Quand on commence à avoir le sens de ce qu’est la culture, on croit qu’elle est fabriquée quelque part. Si vous venez de l’Ouest, vous êtes habitué à cette forme d’impérialisme intérieur propre aux Etats-Unis. La culture est créée, puis diffusée depuis New York, ou Los Angeles, mais elle vient d’ailleurs. Si vous avez un peu d’ambition, vous vous tournez vers l’Est pour cet idéal, à défaut de quelque chose de réel et de local. C’est classique : un jour vous partez, vous allez en France, à New York, et c’est plus fort que vous, vous ne pensez plus qu’à ceux que vous avez laissés derrière vous, ceux qui avaient du mal à parler, les taiseux, ceux qui ont fait de vous ce que vous êtes, et vous ne pensez plus qu’à eux. A la minute où j’ai commencé à écrire, j’ai compris que mes histoires étaient faites de ces gens que j’ai fuis ». On le comprend : dans la nouvelle « Le Cap » (in Le Cap, éditions Albin Michel), d’Ambrioso raconte que l’un de ses personnages se tire une balle dans la tête, comme son frère de 16 ans. Dans Les Orphelins (Albin Michel), il est encore de ce frère décédé et de son jumeau, interné pour schizophrénie. L’auteur entretient des relations avec son père, professeur d’économie à l’université : « J’ai souvent pensé que l’unité de mesure qui convient le mieux à la prose est la respiration humaine, mais il n’y avait pas d’air dans les phrases de mon père : il semblait suffoquer à l’intérieur » (Les Orphelins). Avec cet héritage, pas étonnant que d’Ambrosio ait voulu fuir les siens !

 

Retrouvez toute la programmation sur le site Les Belles étrangères.

 

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 15:04

C’est en effet ce qu’a révélé ce matin Livres hebdo : le Syndicat national de l’édition et Reed Expo ont accepté de revoir le tarif des stands à la baisse pour les maisons réalisant moins de 300 000 € de chiffres d’affaires.

 

Ce beau geste commercial ne s’est évidemment pas fait de lui-même : le 12 octobre dernier, 70 éditeurs et libraires avaient adressé une lettre à Serge Eyrolles, le Président du SNE qui n’est pas resté insensible à leurs arguments. Hier, une délégation d’éditeurs indépendants avait rendez-vous avec lui pour entendre les nouvelles propositions concernant le tarif des stands. Ainsi, au lieu de payer 3 519 € HT pour les non-adhérents au SNE pour un stand de 9m², les petites  maisons n’auront plus qu’à débourser 2 100 € HT pour les non-adhérents du SNE et 1 700 € HT pour les adhérents. Le SNE ainsi que Reed Expo assureront le manque à gagner de ces stands estimant l’équilibre à 2500 € HT.

 

Valérie Millet (des éditions du Sonneur) a indiqué à Livres Hebdo : « Nous sommes très satisfaits de la clarté de la proposition, et nous saluons l’implication du SNE, et particulièrement celle de Liana Levi pour les petits éditeurs. En dehors de notre problématique tarifaire, nous souhaitons que le Salon retrouve tout son souffle ».

 

La polémique autour du Salon du Livre 2010 semble donc close… Me concernant, j’aurais davantage de plaisir à me rendre au Salon des éditeurs indépendants qui aura lieu entre le 20 et le 22 novembre prochain à l’espace des Blancs manteaux à Paris.

 

 

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 12:31

Comme vous le savez à présent, le Salon du livre 2010 s’annonce très mal pour l’édition indépendante. 70 éditeurs, libraires et autres professionnels du livre se sont unis pour écrire un lettre ouverte au directeur du syndicat national de l'édition, Serge Eyrolles dans laquelle elles lui demandent des éclaircissements sur la hausse des stands "trampoline" dont pouvaient bénéficier, jusqu'à l'année dernière, les « petits » éditeurs.

 

Espérant que la situation se débloque enfin, je vous soumets la lettre

 

 

 

 

 

 

Monsieur Serge Eyrolles

Syndicat national de l’Édition

115, boulevard Saint-Germain

75006 Paris

 

 

Paris, le 12 octobre 2009

 

 

Copie à Monsieur le ministre de la Culture

Monsieur le Président,

 

Nous tenons, collectivement, à vous alerter sur l’orientation que semble prendre l’édition 2010 du Salon du Livre de Paris.

 

Depuis des années, le tarif « Trampoline », réservé aux éditeurs réalisant moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires, leur permettait de disposer d’un stand de 9 m2 tout équipé pour la somme de 2 000 euros HT. Somme qui peut sembler dérisoire, mais est importante lorsque l’on connaît l’état de la trésorerie des petites maisons d’édition.

 

Au milieu du mois d’août, Reed, le concessionnaire du salon, a fait parvenir aux éditeurs sa proposition commerciale pour 2010. Et là, stupeur (mais stupeur étouffée par la chaleur estivale) : le tarif « Trampoline » est désormais exclusivement réservé aux primo exposants. Pour pouvoir bénéficier d’un stand équivalent, un petit éditeur ayant déjà participé au Salon devra dorénavant débourser plus de 4 300 euros HT, si l’on intègre au tarif de base toutes les « options » – obligatoires (assurance, inscription, compteur électrique, etc.).

 

Lundi 7 septembre 2009 : une réunion, initiée par Reed, s’est tenue au siège du syndicat dont vous êtes le président en présence d’une cinquantaine d’éditeurs et de l’équipe du Salon du Livre au grand complet.

 

M. Morisset, le commissaire du Salon, nous a expliqué qu’il avait décidé « d’accompagner davantage la petite édition » et que la suppression du tarif « Trampoline » pour les éditeurs ayant déjà exposé visait à simplifier l’offre commerciale.

 

Pourquoi cette augmentation de 115 % ? Nulle réponse ne nous a été apportée. Pourtant, il apparaît évident qu’en doublant le tarif des « petits » stands (il est à noter que le tarif des autres n’a, lui, pas évolué), le Salon du Livre risque très vite de se délester des petits éditeurs incapables de suivre cette inflation.

 

Lundi 20 septembre, Reed a mis au point une nouvelle grille tarifaire destinée aux petits éditeurs, en proposant le stand de 9 m2 à 3 519 €, ce qui « limite » la hausse à 1 519 €. Cette majoration, de 75 % tout de même, nous semble bien éloignée de la volonté annoncée par le

commissaire du Salon d’« accompagner davantage la petite édition ».

 

Inutile de rappeler que le Salon du Livre est pour tous les éditeurs – petits et gros – le moyen de nouer de nouveaux contacts avec lecteurs, libraires, bibliothécaires, journalistes…

 

Nous souhaiterions connaître votre position sur cette augmentation et savoir qui en est l’initiateur. Est-ce le SNE, propriétaire du Salon, ou bien votre prestataire Reed ?

 

Depuis quelque temps se murmure que certains aimeraient voir le Salon retrouver le cadre prestigieux du Grand Palais. Hélas, le mètre carré y est plus rare qu’à la Porte de Versailles et tout le monde ne pourra être de la fête, comme vous le confirmiez dans un entretien à Livres Hebdo en février 2009 en affirmant : « Si on retire les stands marginaux, on peut peut-être y tenir. » Devons-nous en déduire que nous sommes ces « marginaux » qu’il faut commencer à éloigner ?

 

Dans l’attente de vos éclaircissements sur une situation que nous jugeons alarmante pour la politique du livre en France, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération la plus distinguée.

 

 


Valérie Millet, Les Éditions du Sonneur

Laurent Seminel, Menu Fretin

Francis Combes, Le Temps des Cerises

Edmond Janssen, Éditions Delga

Gérard Cherbonnier, Éditions Le Petit pavé

Jean Ferreux, Téraèdre publishing

Dominique Gibert, Diateino

Dominique Tassel, Éditions Albertine

Alain Gorius, Éditions Al Manar

Guillaume Zorgbibe, Éditions du Sandre

Michel Chandeigne, Éditions Chandeigne

Pascal Arnaud, Éditions D’un Noir Si Bleu

Émeric Fisset et Marc Alaux, Éditions Transboréal

Thierry Marchaisse, Éditions Epel

Laurence Teper, Éditions Laurence Teper

François Plisson, Éditions de La Fibule

Xavier D. de Casabianca, Éditions Éoliennes

Marie Kattie, Présence africaine Éditions

Thierry Boizet, Éditions Finitude

Pierre Picy, Éditions Kailash

Christophe Sedierta, Éditions de la Dernière Goutte

Yves Frémion, président du MOTif

Susanne Juul, Gaïa Éditions

Sylvie Vacher, libraire

Brigitte Bouchard, Les Allusifs

Samuel Seguin, Éditions Fata Morgana

Paule Martigny et Alain Vollerin, Mémoire des Arts

Jean-Luc A. d’Asciano, Éditions L’OEil d’or

Xavier Legrand-Ferronnière et Anne-

Sylvie Homassel, Éditions Le Visage vert

Sabine Bucquet-Grenet, Les Éditions de l’Épure

Arnaud Fournier, Stalker Éditeur

Claire Paulhan, Éditions Claire Paulhan

Frédéric Jaffrenou, Éditions Isolato

Pierre Marchant, Éditions Calleva

Catherine Desjeux, Éditions Grandvaux

Marjolaine Pereira, Éditions Millefeuille

Gérard Pourret, Éditions Mouck

Nicolas Gary, Actualitte.com

Pascal Pratz, Asphodèle éditions

Pascal Boulanger, bibliothécaire, auteur

Thomas Seurat, librairie Grangier (Dijon)

René et Alice Turc, éditions Grandir

Éliane Huber, libraire

Monique Subra, éditions du Carbardès

Étienne Galliand, Alliance des Éditeurs indépendants

Benjamin Jugieau, TDO éditions

Maryline Larret, bibliothécaire

Caya Makhélé, Éditions Acoria

Déborah Dupont-Daguet, librairie Gourmande (Paris)

Élise Milicevic, Éditions 1793

Évelyne Philippe, Éditions de Bourgogne

Valérie Marty, Éditions Créer

Gilles Seegmuller, Éditions de l’Onde

Patrick Lefrançois, Éditions Pascal

Marie-Hélène Alba, Éditions du Lys noir

Isabelle Drouin Soubrillard et Yves Soubrillard

Éditions Infrarouge

Martine Levy, La cause des livres

Raphaël Thomas, Éditions La ville brûle

Danica Urbani, Dadoclem

Jean-Luc Hadji-Minaglou, Éditions Lis et Parle

Philippe Raimbault, Les mots migrateurs

Jean-Christophe Pichon, Éditions Edite

Charles Merigot, Éditions de la Ramonda

Benjamin Lambert, Librécrit

Hugues Barrière, Autour du livre

Nicolas Bayart, Éditions Le Passager clandestin

Christian Sauvan-Magnet, Éditions Le Desk

François David, Éditions Motus

Gil Fonlladosa, Éditions In Octavo

 

 

 

 

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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 20:31

Souvenez-vous, il y a un mois à peine, grâce à Actualitté, j’avais évoqué l’augmentation du prix des stands du  Salon du Livre 2010, empêchant à coup sûr un certain nombre de petits et moyens éditeurs de pouvoir prétendre y participer. Ni une ni deux, les petits éditeurs qui se font connaître via Facebook se sont organisés pour proposer, ce week-end le premier Salon facebouquins des grands auteurs de la petite édition. C’est à Édith Le Dico (Pseudo Facebook de l'auteur du Dico des gros mots cachés dans les mots) que l’on doit cette idée. Son objectif : passer du virtuel au réel, « réunir ses « Amis » auteurs facebookiens autour d’une table pour passer du virtuel au réel et permettre à tous d’aller à la rencontre physique de leur public ». De la convivialité, donc autour d’un verre, au resto-bar, « Le mélange des genres » et des rencontres avec 26 auteurs qui ont répondu présents immédiatement. Parmi eux, Elisabeth Robert ou François Martini… Pour « exister » au moment du Salon du livre de Paris, un autre salon facebouquins est déjà prévu.

C’est par la convivialité et les réseaux virtuels, je pense que les petites structures peuvent tenter de se faire connaître. Il en est ainsi d’Elisabeth Robert qui anime un  blog depuis quelques années  et s’est créé un véritable réseau d’auteurs en mal de publication pour lancer sa propre maison, Volpilière. Mais elle n’est pas la seule. Nombre d’éditeurs qui ne parviennent pas à obtenir le moindre entrefilet dans les pages littéraires  d'un canard quelconque se tournent vers les blogs, facebook et multiplient les rencontres en librairie ou dans les salons.

 

Le premier salon facebouquins des grands auteurs de la petite édition a donc lieu au « Mélange des genres » les 17 et 18 octobre. Pour avoir la liste des auteurs participant ainsi que les renseignements complémentaires, un moyen : vous rendre sur la page facebook et sur le blog.

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