Nous n’avons pas eu souvent l’occasion d’évoquer ici les romans d’Amélie Nothomb et pourtant, en huit ans d’existence, ce blog a vu passer huit romans de l’auteur belge. J’en ai lu certains, et suis passée à côté d’autres. La raison est simple : Amélie Nothomb est une séductrice, elle a l’art de la répartie. Certains romans d’autofiction sont pleins de facétie : Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes, pour ne citer que les plus réussis. Malheureusement, d’autres romans sont ratés, que l’on se remémore par exemple Journal d’Hirondelle ou Sauver le père… Ce n’est pas le temps que l’on « perd » à lire ces textes qui agace car ils se lisent très vite, mais la frustration que l’on ressent car l’on sait bien qu’Amélie Nothomb est un auteur imaginatif et plein de fantaisie. Bref, en cette rentrée, j’ai eu envie de goûter à la nouvelle cuvée Nothomb, ce qui tombait justement bien puisqu’il y est question de sa passion pour le champagne.
Autant vous prévenir de suite et sans modération : je n’ai pas aimé Pétronille et, contrairement à la plupart des romans autofictifs d’Amélie Nothomb, je n’ai pas ri une seule fois. J’ai vu l’auteur chez François Busnel évoquant un passage du roman qui se veut « hilarant » : celui où elle se rend à Londres pour interviewer Vivienne Westwood et qui se retrouve à promener le chien de la styliste. L’anecdote se voulait piquante mais elle tombe à plat… En tout cas, elle m’a laissé indifférente.
Mais reprenons très rapidement le sujet du roman : Amélie Nothomb aime, idolâtre le champagne mais ce nectar, selon ses principes ne peut se boire seule. Elle cherche donc un compagnon de beuverie à la mesure de sa passion. C’est ainsi qu’au cours d’une séance de dédicace, elle rencontre une jeune lectrice, qui se révélera être la « convigne » parfaite. Les deux femmes partagent le même goût pour le champagne et vont vite devenir inséparables. Ensemble, elles iront au ski, partageront des fêtes de fin d’année, cohabiteront dans l’appartement de l’écrivain…
Ce roman se veut une ode au champagne bien sûr mais aussi à l’amitié. Derrière Pétronille se cache l’écrivain Stéphanie Hochet. Elle la dépeint comme une jeune femme pétillante, désenchantée, fantasque, brillante, exubérante, dépressive, et particulièrement douée. Certes, Amélie Nothomb lui rend hommage d’une certaine manière mais on peut se demander pourquoi elle ne cite à aucun moment son nom alors qu’elle cite d’autres écrivains comme Carole Zalberg par exemple.
Que reste-t-il de cette lecture ? Pas grand-chose en vérité car dans les médias on annonçait un roman pétillant et rocambolesque, alors qu'il n'y a que des pistes : Amélie Nothomb regorge d'idées burlesques ou farfelues pour évoquer un personnage haut en couleurs mais elle ne va jamais au bout de ses idées. Elle raconte par exemple un séjour à la montagne en compagnie de son amie. Elle décrit les descentes de pistes les yeux fermés, complètement ivre après avoir partagé avec Pétronille une bouteille de champagne bue au goulot. Mais, après avoir lu cette anecdote, on se demande où l'auteur veut en venir. De même le récit du nouvel an chez les parents de Pétronille m'a particulièrement ennuyé car je l'ai trouvé convenu.
Comme souvent depuis quelque temps, j’ai été très frustrée après la lecture de ce nouvel opus d’Amélie Nothomb : très court, trop « facile », et surtout il y manquait la fantaisie qui définit si bien ses autofictions. Si vous êtes curieux de découvrir Pétronille, je vous recommande de regarder le passage de La Grande Librairie où l’auteur parle de son roman : tout est dit, et peut-être même mieux que dans son roman, car l’auteur a du bagout, à n’en pas douter.