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Anne-Sophie Demonchy
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27 avril 2007 5 27 /04 /avril /2007 20:29

       François Samuelson - AFP

Depuis la rentrée de septembre, jamais la question des agents littéraires n’aura été autant posée. Cette semaine encore Le Monde des Livres y consacre un article et se demande « à quoi servent les agents littéraires ». Dans le chapeau, la question trouve pourtant une réponse : promouvoir la littérature française à l’étranger. En effet, tandis que celle-ci est la langue la plus traduite en anglais, elle ne représente « que 3 % de la production éditoriale anglo-saxonne, alors que la place de la littérature étrangère en France se situe entre 30 % et 40 % ».

 

Pourtant, les éditeurs, en règle général, ne voient pas d’un bon œil l’arrivée des agents littéraires en France, même si c’est une pratique courante dans les autres pays. En effet, les agents sont censés permettre à un jeune auteur de trouver un éditeur et de négocier pour lui son contrat. L’avantage certain c’est que l’auteur, amoureux des lettres et non des chiffres, délègue la partie administrative à un agent payé pour cela. L’inconvénient est que cette démarche a un prix. Ainsi, en règle générale, un auteur reçoit environ 10% du prix de vente de son livre et souvent un à-valoir. S’il a un agent littéraire, il doit donc partager avec lui les gains. Dans ce cas, il est à souhaiter que l’auteur ait un succès certain s’il veut tirer profit de sa démarche.

 

Les éditeurs français sont en général farouchement opposés à l’arrivée des agents parce qu’ils apprécient le rapport direct entre les auteurs et eux-mêmes. Ainsi l’éditrice Joëlle Losfeld, que j’ai interviewée il y a deux semaines, estime que, même si elle travaille régulièrement avec des agents anglais ou espagnols, serait frustrée si elle était privée de ce « rapport direct et personnel ». Même rengaine du côté de Paul Otchakovsky-Laurens (POL) : « Pour des auteurs français, il n'est pas question que je traite avec un agent. Je ne veux pas d'intermédiaire entre eux et moi » (Le Monde des Livres). Certains penseront que les éditeurs veulent ce rapport direct pour mieux entourlouper les auteurs. Il me semble néanmoins que pour les petites structures éditoriales, celles-ci sont très attachées à la notion de « maison d’édition », un lieu où les auteurs sont accueillis, écoutés, et conseillés. A l’étranger, les auteurs s’accommodent très bien de leurs intermédiaires que sont les agents.

 

En réalité, en France, il n’y a que trois agents littéraires : Pierre Astier, ancien responsable du Serpent à plumes, qui a créé son agence en février 2006, François Samuelson (l’agent de Michel Houellebecq, Marc Dugain, Alexandre Jardin, Fred Vargas, Dai Si Jie) et Susanna Lea (l’agent de Marc Levy). Et qui sont les auteurs ? Ceux qui publient des romans en tête des listes des best-sellers. Serait-ce parce qu’ils ont un agent ? Non, naturellement : ils en ont les moyens. Les autres, les petits écrivains doivent faire leur preuve. Constance de Bartillat (les éditions Bartillat), que j’ai également rencontrée, était inquiète de ce bouleversement éditorial. Selon elle, en effet, si les phénomène des agents se généralise,

les écrivains devront être compétitifs. S’ils font un ou deux livres qui ne se vendent pas, les agents les laisseront. Des auteurs qui auront mis des années à obtenir une reconnaissance, comme Michel Quint, par exemple qui avait publié chez Joëlle Losfeld plusieurs romans avant d’obtenir enfin un succès avec Effroyables jardins, ne pourront plus être édités. Selon les éditeurs, c’est grâce à eux que ce genre de « miracle » est possible parce qu’ils ont cru en leurs auteurs et ont espéré cette reconnaissance. C’est encore Paul Otchakovsky-Laurens  qui estime que le modèle éditorial français est un modèle où « l'équilibre financier d'une maison repose sur la péréquation entre les titres qui marchent et ceux qui ne marchent pas » (Le Monde des Livres). En effet, certaines maisons d’édition prennent des risques en publiant des auteurs de qualité peu connus et font des bénéfices grâce à des textes plus commerciaux.

 

La France semble donc une exception en matière éditoriale. Les agents n’y sont guère légion pour le moment. Mais le sujet est si souvent soulevé dans la presse et les romans (Les Sœurs de Prague de Garcin notamment abordait ce sujet) que  l’idée devrait germer dans l’esprit des auteurs et le phénomène se développer.

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commentaires

B
<br /> Je suis content de constater l'arrivée des agents littéraires. Les grands éditeurs font la pluie et le beau temps. Les auteurs à la source de l'industrie du livre sont pour la plupart bafoués. Y<br /> a t'il un style unique pour écrire? Je vous cite Jean dubuffet 1959.<br /> <br /> <br /> L'art ne vient pas coucher dans les lits que l'on a fabriqué pour lui! Il s'en évade aussitôt.<br /> <br /> <br /> J'adère totalement à cette citation.<br /> <br /> <br /> www.mic bruner.com<br />
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J
Il n'empêche que les agents littéraires Américains ont l'avantage de répondre, même aux auteurs Français. Ils répondent plus vite que les éditeurs qui se contentent d'envoyer des lettres stéréotypées de refus, sans que l'auteur sache s'il a seulement été lu ! Aussi, il est bien compréhensible que l'on se tourne vers eux, le monde de l'édition ne doit pas s'en offusquer, mais devrait s'en faire des partenaires utiles. Le but des agents est le même que celui des maisons d'édition, à savoir, trouver de bons textes.<br />  <br /> <br />  Ce duel est stupide et ne profite à personne.<br />  <br /> <br />  
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A
C'est vrai... Je crois que ces histoires d'agent sont profitables si l'on veut être sûr d'être lu. En France, certains éditeurs ne suportent pas d'être sollicités par un agent pour un auteur français. Mais si le manuscrit est bon, pourquoi ne pas lui laisser sa chance ?C'est une méthode qui se développe. Les éditeurs vont être obligés de s'y habituer. Si ce n'est déjà fait.
C
Je connaisse le dur "parcours de combatant" pour se faire éditer. En effet l'auteur néophyte, désireux surtout d'être lu, trop fatigué par ses recherches et sans avoir ni piston, ni compétence ou vocation dans le domaine juridique-commercial, accepte n'importe quel contrat (pire que partager ses 10 % avec un agent) ! <br /> D'après moi l'existence d'agents littéraires (par ailleurs une pratique courente au Canada et USA) ne pourrait être que bénéfique (sur tout pour les néophytes) pour les raisons suivantes : (1) les écrits seront lus et analysés par des gens compétents et motivés qui pourriont  donner un avis juste sur la valeur littéraire (ou autre) et le recommander à une maison d'édition appropriée, (2) les agents littéraires pourriont donner même des consignes pour certaines améliorations de l'écrit s'il a une certaine valeur, (3) l'agent littéraire est à laise dans le monde littéraire et peut dialoguer de l'égal à l'égal avec les éditions tandis que l'auteur est parfois timoré par la modestie et le manque de connaissances dans le milieu, (4) l'agent littéraire pourrait empêcher l'acceptation de contrats incorrects, abusivs, (5) il pourrait également aider à la promotion du livre (mas-media, prix littéraires, salons de livre...) car ces moyens sont inassessible à l'auteur.
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A
Bonjour Cornelia et bienvenue,vous avez tout à fait raison. Depuis que Mikaël Hirsch, jeune auteur parieisen, m'a expliqué pourquoi il avait eu recours à un agent littéraire, j'ai compris tous les avantages que cela peut avoir. Merci pour cette liste exhaustive.A bientôt !
E
Merci pour ton commentaire sur mon enquête.Je crois que pour l'auteur, être publié relève du parcours du combattant. Déposer ou envoyer ses manuscrits en x exemplaires, être certain qu'ils soient lus par la bonne personne, négocier son contrat : ce sont des choses qui ne relèvent pas souvent de sa compétence, et qu'il réussit plus ou moins bien.Du moins, pour le contrat, un agent pourrait lui permettre d'obtenir une bonne rémunération, chose qu'il n'oserait pas forcément réclamer, trop heureux de voir son livre publié. Malheureusement, cela signifie un intermédiaire de plus, sachant qu'un auteur n'a en moyenne que 10 % du prix du livre, sachant que sans lui il n'y a tout bonnement pas de livre, et que le diffuseur prend la plus grosse partie.Quant à l'éditeur, qui l'empêche de vouloir rencontrer l'écrivain, une fois qu'il a lu et apprécié le livre ?
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A
Rien n'empêche en effet un éditeur de rencontrer son auteur. Mais, les éditrices que j'ai rencontrées sont septiques à l'égard des agents français. Elles estiment qu'un jeune auteur doit se débrouiller seul dans un premier temps, faire ses preuves. L'agent en France n'est pas du tout intégré...Quant à la rémunération, cela pose problème. Quand Marc Dugain demande à son agent de négocier son à-valoir, cela n,e ^pose aucun problème. L'agent, l'éditeur et l'auteur savent qu'ils vendront des livres et que la démarche sera rentable. En revanche, si un inconnu demande à un age,nt de lui négocier son a-valoir l'affaire se corse parce qu'il doit penser que l'intermédiare devra également être rémunéré... Et là, l'éditeur fait la grimace : il ne veut pas miser trop d'argen,t sur un auteur inconnu qui n'est pas sûr de vendre....En fait, ce débat est avant tout une histoire de sous et d'intérêts...
E
Débat intéressant, effectivement.Pour ma part, j'ai aussi du mal à trancher.Du côté de l'auteur, il est vrai que soumettre un manuscrit aux maisons d'édition, être lu, et négocier un contrat, semble relever du parcours du combattant pour un néophyte. Et un auteur, trop heureux d'être publié,  n'a pas forcément les armes ni la personnalité pour s'assurer un bon revenu. Ce en quoi l'agent peut l'aider.En revanche, cela fait un intermédiaire de plus à se rémunérer sur le dos du livre, sachant que sans écrivain, il n'y a pas de livre, alors que ce dernier ne touche déjà que 10 % en moyenne du prix du livre, les diffuseurs s'octroyant la plus grosse partie. Du côté de l'éditeur, je ne vois pas ce qui l'empêcherait de rencontrer également l'auteur, s'il le souhaite.
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