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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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19 octobre 2006 4 19 /10 /octobre /2006 23:03

           

    Javais lu de bonnes critiques sur Fraternité de Marc Weitzmann, peu mais toujours élogieuses. Et puis, l’auteur figure sur la liste d’un nouveau prix littéraire, celui du style. Il était donc important, nécessaire même, de découvrir ce roman.

Francis est un scientifique reconnu, spécialisé en biotechnologies. Il revient, pour deux jours, en France, dans la ville de son enfance et ne cesse de ruminer dans le taxi qui le mène à la maison de son frère : « j’ai haï cet endroit et ceux qui s’y trouvent ». Francis est misanthrope et cynique: il déteste ses parents, son frère, son ex, ses collègues. Il a choisi de faire carrière à New York, loin des siens, quitte à ne pas assister aux obsèques de son père. Là-bas, il est devenu chercheur, a épousé Carole, une femme qui ne lui correspondait pas car « tel était le prix qu’il payait (…) pour s’être libéré de sa famille et s’être fabriqué loin de tout ce qu’il avait reçu ». Il a donc construit sa personnalité en fonction de la haine d’autrui : « une femme dont la présence dans sa vie ne rend pas l’homme meilleur le rend toujours pire qu’il n’était avant de la connaître ». Francis est aigri, la haine l’envahit et le submerge, la laideur aussi : celle de la ville, « du ciel jaune et froid moisi par la pluie et les taches de lumière » et celle de sa perception même du monde qui l’entoure.

        Mais surtout, Francis déteste son frère, « le délabrement même. Quarante ans à hurler qu’il existe et voilà comment il a choisi de s’y prendre » : devenir avocat et défendre la cause de la veuve et de l’orphelin. Son altruisme, son respect de l’autre exaspère Francis. En fait, tout en son frère lui donne envie de le rejeter voir de le frapper : sa voix, sa façon de s’exprimer, de se tenir, sa gentillesse, ses choix professionnels et familiaux. Parfois, le narrateur donne la parole à ce frère : ses paroles sont dégoulinantes de bons sentiments, emplies de tics langagiers (« hein », « mais en fait ») au point que le lecteur partage le même agacement que Francis, le même désir de lui clouer le bec !

            Ce roman raconte le malaise d’un homme prisonnier de ses angoisses, de ses rancoeurs et de son passé. Il étouffe dans cette ville asphyxiante où tout lui rappelle une existence monotone, mesquine et sans avenir. Le monologue est long, mêlant première et troisième personne. Le cynisme exacerbé et l’aigreur de Francis lassent. Les nombreuses digressions embourbent le lecteur qui finit par être en empathie avec lui : lui aussi se met à réfléchir à la difficulté de faire ses choix, à la rivalité fraternelle, à la place au sein de la famille et au rapport avec l’Autre.

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commentaires

H
J'ai DETESTE ce roman, qui ne présente, à mes yeux, auncun intérêt.
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A
Je l'ai entendu, il y a peu à la radio... Il semble imbu de lui-même... le personnage ne m'a pas inspiré de sympathie.
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C
J'ai l'impression que l'on a déjà tout dit sur ce thème des relations entre frères et soeurs, fils et pères... Bien sûr c'est la façon de l'aborder qui change mais.... je ne suis pas vraiment convaincue...
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T
Merci pour ces infos!!!
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T
Qui c'est Weitzmann??? Jamis entendu parler
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A
Marc Weitzmann est né à Paris en 1959. Après avoir exercé différents petits boulots, il travaille quelques années aux Inrockuptibles, dans la rubrique "Livres". Il a écrit notamment Chaos, Une Place dans le monde, Mariage mixte...