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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 10:43

L’Italie est un pays propice à la rêverie et aux méditations. On pense évidemment au Voyage de Montaigne en Italie mais aussi à Du Bellay et ses Regrets ou encore à Stendhal, Goethe ou Chateaubriand… Tous ces auteurs ont écrit la beauté des ruines romaines, ont médité sur la grandeur passée de l’empire occidental. Tous ont enfin rendu hommage à la patrie des Arts.

Henri Calet aurait pu entrer dans cette tradition, mais il a choisi une toute autre voie : L’Italie à la paresseuse (Le Dilettante). Ne comptez pas en effet sur cet écrivain facétieux pour vous rendre compte des merveilles florentines ou romaines. Lui s’attache à nous faire découvrir l’ « Italie en dessous de la peinture » :

« J’ai pu changer quelque argent français contre quoi l’on m’a remis deux ou trois énormes billets, plus quantité de petites coupures crasseuses portant des effigies variées. J’ai compris, assez vite, que le tout n’avait pas grosse valeur : j’ai remarqué aussi que les Italiens traitent leur monnaie avec désinvolture. L’ami que j’allais retrouver à Padoue en semait plusieurs en boule autour de lui chaque fois qu’il tirait son mouchoir de sa poche et ne se baissait pas pour les ramasser, ce qui m’impressionnait fort. Moi, je continue à vouer un grand respect à l’argent ».

Loin du lyrisme parfois pompeux d’un Chateaubriand, Henri Calet (comme Du Bellay au demeurant) préfère le petit, le modeste. Quelques mots suffisent à exprimer une émotion, décrire un site, un monument.

Force est de constater toutefois qu’il manque son voyage mais il s’en explique :

«  Je confesse que je suis un touriste apathique, et même décourageant ; j’attends que les choses retiennent mon attention, qu’elles me raccrochent, qu’elles me fassent de l’œil ; je me laisse fixer par elles/ Comme si j’étais bouché (…).

En somme, je ne méritais pas ce voyage en Italie ; c’était donner une perle à un pourceau ».

Surtout, pour ceux qui rêveraient de poésie et de beauté italienne, ne comptez pas non plus sur les épigraphes en tête de chaque chapitre, la plupart tirées des Lettres d’Italie de De Brosses (écrivain du 18ème siècle) :

« Les canaux [vénitiens] étroits sont d’une horrible infection. On sait bien qu’il faut que les choses sentent ce qu’elles doivent sentir. Il est permis aux canaux, quels qu’ils soient, de puotter en été, mais pour le coup, c’est abuser de la permission ».

Le charme de ce livre, anti-guide Bleu, transparaît dans cet humour teinté de mélancolie et s’il est permis à Henri Calet de s’offrir une petite escapade transalpine, il apprend à ses dépens que « l’on se déplace toujours avec soi, avec les mêmes pensées, les mêmes ennuis, le même tour d’esprit, les mêmes appréciations sur les choses et les gens. Où que l’on se trouve, on n’est jamais seul ».

 

 

Pour en savoir plus sur cet auteur trop peu connu qu’est Henri Calet, je vous recommande de consulter le site Chroniques nomades où vous trouverez la biographie de l’auteur ainsi qu’un texte inédit : Le tour de l’île en voiture à âne.

 

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commentaires

A
Joli  billet chère collègue ! Oui, pour cette Italie anti guide bleu ! J'y ai projeté mon italir imaginaire et paresseuse... Vous lirez mon article dans le prochain MDL ? (si Joseph le fait passer... )cordialement ameleia
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S
L'Italie la belle. Une péninsule qui veut prendre le large, attirée par la mer et par ses îles enchanteresses. Maupassant adorait s'abandonner en Sicile, là où les portes de l'enfer s'ouvraient à tous les esprits en proie à l'expiation.<br /> Le volcan et la fleur<br />  <br /> Sur le volcan de l’Etna j’ai vu une fleur<br /> Lui sombre imposant haut et robuste<br /> Elle trop timide fragile et envoûtante<br /> Fallait-il froisser le volcan et cueillir la fleur <br />  <br /> Plus j’avance sur sa pente et plus je me dis<br /> Comment puis-je être captivé par cette fleur<br /> Et sans vouloir blesser le volcan que j’effleure<br /> Ô comment lui dire que la fleur a des ennuis<br />  <br /> Le volcan qui me porte est bien hagard<br /> Tandis que la fleur elle s’offre à mon regard<br /> Mais je n’ose la prendre par peur de la mutiler<br />  <br /> Le volcan et la fleur ont du vague à l’âme<br /> La force et la fraîcheur m’arrachent des larmes<br /> <br /> Peur ils ont de se perdre de se quitter demain <br /> <br />  <br />                                                                                                                             LE 7 MAI 2006Giuseppe <br />  <br />
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