Souvenez-vous, c’était il y a un an et demi déjà : le fils de Nabokov avait pris la décision de publier le dernier manuscrit de son père, contre la volonté de celui-ci. En effet, l’auteur de Lolita, en 1977, avait fait promettre à sa femme de détruire son texte puisque la mort l’emporterait avant d’avoir le temps de finir son projet. L’épouse respecta le choix de Nabokov mais ne se résigna pas à détruire le manuscrit. Le fils, Dmitri Nabokov, lui, n’a pas les mêmes scrupules. Seul héritier, il annonce, dès mai 2008, qu’il fera paraître le livre.
Grâce au site canadien Cyberpresse, on apprend que Dmitri Nabokov a confié le manuscrit à l’agent Andrew Wylie qui a négocié les droits avec les maisons d'édition Knopf/Random House aux États-Unis, et Penguin en Grande-Bretagne. Résultat : le roman, The original of Laura, paraîtra simultanément le 17 novembre prochain à New York et à Londres.
Evidemment, cette publication suscite beaucoup de réactions. Toutefois, Gavriel Shapiro (universitaire et spécialiste de Nabokov) défend la position du fils : «Dmitri a pris la bonne décision. Si son père avait voulu détruire le manuscrit il l'aurait fait lui-même». Et de préciser que Nabokov avait déjà fait une tentative de destruction avec une ébauche de son roman le plus célèbre, Lolita. De même, Dmitri Nabokov confie dans une interview télévisée réalisée par la BBC en 2008 à Montreux : «Mon père m'a dit un jour quels étaient ses livres les plus importants. Il avait fait allusion à Laura. Un auteur ne qualifie pas d'important un livre qu'il demande de détruire. Il n'aurait pas agi de façon aussi dramatique s'il n'avait pas vu la mort si proche».
En France, Gallimard laisse entendre qu’elle publiera Laura. Pour le moment, rien n’est officiel.
Pour les curieux, le magazine américain Playboy, publiera les bonnes feuilles du roman dans son numéro du 10 novembre.
Avis aux amateurs…