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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 12:20

AmbaBesarionG.jpgLes éditions Quidam se distinguent une nouvelle fois par leur choix très audacieux : publier un récit fragmentaire d’un auteur géorgien ! Oui, le pari est risqué. Mais, puisque ici, amis lecteurs, nous aimons les paris risqués et les livres sortis des sentiers battus, la lecture du Livre d’Amba Besarion de Besik Kharanaouili fut une réelle découverte.

 

Évidemment, comme tout livre exigent, celui-ci demande une certaine concentration et disponibilité. Deux possibilités cependant s’offrent à vous : soit vous êtes un lecteur consciencieux et vous lisez d’un bout à l’autre le livre sans vous arrêter pour avoir une vision d’ensemble et trouver une unité à ce texte éclaté. Soit, vous aimez aller à sauts et à gambades et lire au gré de votre fantaisie ces fragments, dans l’ordre et au rythme que vous le souhaitez.

 

Car tel est bien le grand privilège du lecteur de fragments : il peut s’approprier complètement le livre, l’ouvrir au milieu, le commencer par la fin. Cette forme littéraire du fragment est issue d’une tradition très ancienne, que l’on retrouve dans de nombreux pays. En France, on pense aussitôt à Pascal et à Roland Barthes (et ses Fragments d’un discours amoureux, que je vous recommande chaudement) mais c’est à l’époque romantique allemande que le genre s’épanouit avec des auteurs comme Friedrich Schlegel.

 

Tous les auteurs de fragments, et Besik Kharanouali également, poursuivent un même objectif : retrouver l’essence du monde. Au travers de textes courts, discontinuent, ils tentent d’atteindre le vrai, concilier passé et présent, retrouver les origines pour mieux appréhender le moment présent.

 

Comme nombre de fragments, ceux de Besik Kharanouali proposent des réflexions, des méditations philosophiques, poétiques voire religieuses sous forme d’aphorismes, de vers libres ou rimés… Différents narrateurs (moine, enfant, vagabond) se succèdent pour dire le monde, dans leur propre langage et le questionner. La littérature et la quête de soi sont les grandes questions abordées par ce beau texte :

 

« 38.
En parlant de soi-même, on ne se ressemble pas.

Est-ce que Œdipe ressemblait à un parricide ? »

 

« 77.
Ce qui est bon pour le lyrique

est mauvais pour la poésie »

 

« Que celui qui aime l’intégralité du tout se fasse devin pour coller ensemble ces morceaux, ces fragments, qu’il le finisse ou qu’il les jette ou, s’il le veut, qu’il les regarde comme dans un coffre où les conserver et… de temps à autre s’amuser avec. Le pire serait de laisser ces fragments de temps moisir enfermés. »

 

« 394.
Ma pensée non dite ne suffirait-elle pas à me pétrifier ? »

 

Serez-vous assez audacieux pour vous plonger dans Le Livre d’Amba Besarion 

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commentaires

R
<br /> <br /> L'éditeur et la traductrice ont fait une présentation de B.S. Jonhson vendredi soir dernier. (<br /> http://www.livres-coeurs.fr/agenda-du-jour/Rencontres-avec-ecrivains-ou-auteurs/70-Soiree-B.S.-Johnson-avec-V.-Guignery-et-P.-Arnaud.html ) C'était très intéressant. Effectivement, l'éditeur aime<br /> les textes audacieux, sur la forme notamment.<br /> <br /> <br /> Entre le livre aux deux pages trouées à la suite pour laisser lire et anticiper le texte imprimer trois feuilles plus loin, et le texte sous la forme de feuillets rangés dans une boîte et<br /> que l'on peut lire dans l'ordre que l'on veut sauf "first" et "last", l'éditeur fait des paris audacieux. La boîte qui contient les feuillets de "Les malchanceux" peut symboliser plusieurs choses<br /> selon l'éditeur et la traductrice : la pierre tombale, l'urne funéraire, etc. Moi, ça m'a fait penser au film avec Tom Hanks : Forest Gump assis sur le banc piochant des chocolats dans une<br /> boîte. La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais à l'avance sur quel chocolat on va tomber. C'est un peu la même idée avec ces feuillets. Donc pour moi "Les malchanceux ",<br /> c'était une boîte de chocolat.<br /> <br /> <br /> <br />
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