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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 12:13

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ERIC FEFERBERG / AFP

Avec l’arrivée de ma petite Célestine, je me tiens, encore une fois, à l’écart de mon blog et des réseaux sociaux. Toutefois, la lecture de Constellation, premier roman d’Adrien Bosc (aux éditions Stock), m’a donné envie de renouer avec vous.
 

Constellation est un livre dont on parle beaucoup depuis la rentrée et pour cause : c’est un excellent roman, hybride et très ambitieux puisque l’auteur mêle à la fois le récit documentaire à la quête de soi. Cette forme n’est pas si originale : on retrouve cette démarche chez nombre d’auteurs mais c’est l’écriture d’Adrien Bosc, tour à tour journalistique et poétique, qui a retenu mon attention.


Le point de départ du livre, vous le connaissez sans doute : il s’agit du crash aérien survenu le 27 octobre 1949 aux Açores. Dans l’avion Constellation, les trente-sept passagers trouvent la mort, parmi eux, le célèbre boxeur et amant d’Edith Piaf, Marcel Cerdan ou la grande violoniste Ginette Neveu. Toutefois, au lieu de focaliser son attention sur ces deux célébrités, Adrien Bosc raconte ce qui a mené les différents passagers à prendre ce vol, ce jour-là, à cette heure-là. Contrairement à ce que je croyais avant de lire ce roman, l’auteur ne s’attarde pas sur la tragédie en elle-même mais il propose une enquête en remontant le fil du temps de chacune des victimes. Il part de l’hypothèse que rien n’est jamais dû au hasard : « Sur le ponton, le cœur noué par la solitude et l’absence, j’envisage le crash, cet avion et ses passagers comme des images transposées du hasard et des coïncidences. Toute histoire est un prétexte. Ces deux dernières années, j’ai cru plus que de raison aux signes, à la bonne étoile, m’y suis perdu, seul le récit de ces vies encloses en destinée dans la carlingue d’un Constellation pouvait répondre à mes questions. »

 
Les chapitres sont courts, alternant destin d’une victime et avancée du drame. Tous ces passagers, célèbres ou anonymes, ont un point commun : ils ne se sont pas retrouvés dans cet avion par hasard. Et Adrien Bosc va expliquer, au fil des pages, ce qui les a menés à prendre à ce moment précis le Constellation.



J’ai aimé l’écriture vive, nerveuse et poétique d’Andrien Bosc : on sent le journaliste qui a mené une enquête précise sur cette tragédie, mais aussi l’écrivain, qui cherche le mot juste, la phrase bien rythmée, le récit à suspense. Telle une tragédie grecque, Constellation montre que ces passagers n’ont pu échapper à leur destin : certains ont avancé leur vol, d’autres l’ont retardé, mais tous se sont retrouvés dans le même avion et ont péri ensemble. Il y a, comme chez Sophocle, de l’ironie tragique : « Dans une lettre adressée au vice-président de sa compagnie, postée la veille du départ, le mercredi 26 octobre 1949, Kay Kamen s’amusait à rappeler à son plus proche collaborateur sa phobie de l’avion. C’était une blague entendue, tant l’homme d’affaires était sujet à ce que les médecins nommentaviophobie ou aérodromophobie. »

 
Certains portraits m’ont particulièrement touchée comme celui de Ginette Neveu ou de cette jeune Jenny Brandière qui, après avoir survécu à un accident de voiture dans lequel son mari est mort sur le coup, prend ce fameux avion avec sa mère pour Cuba afin de rejoindre la maison familiale. Chaque chapitre est précédé d’une citation d’auteurs - parmi lesquels Georges Perec, Héraclite, Tabucchi, Brel… - qui éclaire le portrait à venir.

 

Constellation fait partie des romans qui m’ont marquée : je l’ai lu deux fois de suite parce que cette thématique du hasard m’a troublé, mais pas seulement, Adrien Bosc a trouvé le ton juste, le rythme parfait pour évoquer cette tragédie.

 

Constellation a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française.

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commentaires

P
<br /> Je suis d'accord, l'écriture d'Adrien Bosc a quelque chose de nouveau. C'était une lecture passionnante...<br />
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