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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 19:42

Tous les ans, le même marronnier dans la presse littéraire : trop de romans déferlent dans les librairies, l’édition étouffe, agonise par tant de production. Pourtant, Le Figaro littéraire d’hier nous apprend que les premiers romans seront moins nombreux que ces précédentes années. En effet, en septembre dernier les éditeurs avaient donné leur chance à 97 nouveaux auteurs. Cette année, le journal estime qu’il devrait à peine y en avoir une cinquantaine. D'après le supplément, plusieurs maisons comme Fayard, Buchet Chastel, Le Cherche Midi, Minuit, Plon et Verticales (a priori, néanmoins, Claire Fercak ferait exception) n'en publieront pas. L’éditrice Elizabeth Samama affirme qu’elle n’en a « pas trouvé de publiable à la rentrée ». C’est un jugement sévère, pourtant, les éditeurs vivent une crise certaine : de trop nombreux romans sont publiés, et combien sont lus ? Anne Carrière m’expliquait que lorsque Paolo Coelho, son auteur-locomotive, est parti chez Flammarion, elle pensait remonter la pente en publiant plus de livres pour tenter de rentrer dans ses frais. Et d’admettre finalement que c’était une erreur parce qu’elle n’a pas pu défendre les livres, trop nombreux… Héloïse d’Ormesson remarquait elle aussi qu’il y a un « engorgement complet » de la production éditoriale. Et pour elle, « tant que personne ne baissera la garde, ça va continuer ». En effet, plus un éditeur diversifie sa production, plus il a de chance qu’on achète ses livres. Logique ! Mais en ce qui concerne l’auteur, plus la concurrence est forte, moins il peut se démarquer… Et les éditeurs se transforment ainsi plus en trésoriers (pour reprendre la formule d’Héloïse d’Ormesson) que de « passeurs ». On en revient toujours au même problème : de nombreux auteurs pour des lecteurs de moins en moins au rendez-vous…

Elisabeth Samama ajoute : « je ne recherche pas la nouveauté pour la nouveauté, mais des auteurs qui publieront aussi un deuxième, puis un troisième roman... ». Ces propos traduisent en effet la crainte des éditeurs qui acceptent de prendre des risques en publiant un premier roman à condition que d’autres suivent. Anne Carrière m’a confié que le contrat qu’elle faisait signer à ces nouveaux auteurs spécifiait clairement que la publication du roman devait être suivie de deux autres textes. Joëlle Losfeld est également très attachée à la « politique d’auteurs ». Elle défend un catalogue et des auteurs qu’elle aime suivre le plus longtemps possible. Ainsi elle a racheté les droits d’Albert Cossery et publie désormais son œuvre complète. Elle a également publié Michel Quint pendant une quinzaine d’années avant de connaître le succès d’Effroyables jardins.

Par conséquent, espérons que le souhait des éditeurs de publier en septembre prochain moins de premiers romans (et pourquoi pas moins de romans tout court, voire plus de mauvais romans ?...) s’accompagne d’une production de réelle qualité.

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commentaires

E
Point d'obligation, Anne-Sophie. Merci de l'intention exprimée.
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A
Elle est sincère
E
Intéressant ! Alors, je relaie en rubrique "Intéressant" de mon site. Fin (masculin de "fine").
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A
Merci : Je viens de découvrir rapidement le site... Je suis connectée mais de façon limitée... Je le visiterai de façon prologée dans une semaine, à mon retour à Paris.
L
Et ne pas tenir compte des fôtes dans le message précédemment posté... Pour le service presse d'un éditeur, ça la fout mal quand même! Mais bon, les aléas de la spontanéité cybernétique... ;-)
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L
Si vous souhaitez avoir le plaisir de nous lire prochainement, vous êtes toute invitée à prendre connaissance de la lettre que nous vous avons fait parvenir avec le roman "Petit et Méchant" que nous présentons à la rentrée de septembre! ;-)<br /> <br /> Les avez-vous néanmoins reçus? Car un de vos collègues nous a dit un jour que l'adresse du 15ème (rue vitu...) était le triangle des bermudes des livres! Et comme on vous les a envoyé à cette adresse...<br /> <br /> Si vous pouviez nous répondre par email.<br /> <br /> A bientôt dans tous les cas.
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A
Bonjour,en effet, je n'ai rien reçu et mon collègue (je ne sais lequel) vous a bien renseigné. Je vous envoie donc un mail pour vous communiquer mon adresse.
L
Anne-Sophie,Sans aucune agressivité, nous nous permettons de vous dire que votre opposition gros éditeurs / diffuseurs-distributeurs est caricaturale.Quand Seb dit qu"\\\'il faudrait aussi qu\\\'elles leur laissent un peu de place sur les étagères des librairies et dans les médias", vous auriez pu aussi bien dire que "ce ne sont pas les éditeurs qui font les articles dans les journaux ou qui sont présentateurs télé". Là n\\\'est pas la question, car le jugement de Seb est global et ne s\\\'encombre pas de détails techniques inutiles. (pour parler par ailleurs des médias, le jour où par exemple Livres Hebdo équilibrera sa balance pour ne pas mettre toujours en avant les mêmes GalliGrassAlbinSeuilFlamandco dans ses avants-critiques relativement prescriptives pour l\\\'ensemble de la profession, cela sera déjà un pas).Et le détail technique dont vous faites part dans votre message est encore plus minime au sujet du secteur de la diffusion/distribution. Car comme vous le savez, le système en France (contrairement à l\\\'Allemagne par ex.) est totalement pipé. Les gros diffuseurs/distributeurs (hachette, éditis d\\\'une part, et gallimard, flammarion, albin michel, la martinière-seuil d\\\'autre part) sont également des éditeurs (ou ont dans leur groupe des maisons d\\\'éditions). Et quand une maison d\\\'édition indépendante arrive à se faire diffuser distribuer par un de ces gros, il y a une chance sur deux pour qu\\\'elle se fasse un jour racheter par ledit groupe. L\\\'impact que cela a en librairie : ces groupes de diffusion/distribution prennent les libraires en otages avec des offices cannibales, en envoyant des centaines et centaines de cartons de livres sans forcément demander au préalable l\\\'avis des ibraires, ces derniers ne pouvant alors pratiquement pas accueillir (ou découvrir) les productions d\\\'éditeurs indépendants au vu de la surproduction que l\\\'on connaît (et qui ne vient pas, contrairement aux avancées de certains manitous businessman de l\\\'édition, des petits éditeurs trop nombreux, mais bien d\\\'une surproduction opérée par ces groupes pour des questions stratégiques de trésorerie et d\\\'occupation du terrain (visibilité en librairie, etc.).Il faut aller chercher en France du côté de chez Harmonia Mundi ou du CED (notre diffuseur) pour voir enfin des groupes indépendants de maisons d\\\'édition.Et pour faire un petit rectificatif, cette fois technique, être diffusé/distribué par untel ou untel, n\\\'est pas une question "d\\\'argent" dans le sens où il faudrait  se le payer. Un éditeur ne paie pas pour être diffusé/distribué, mais contracte en rétribuant ces derniers par une prise de % sur le prix public de vente du livre (au total environ 20% pour les deux). Par contre, là où cela se rapporte effectivement à l\\\'argent, c\\\'est qu\\\'un nouvel éditeur s\\\'il veut être pris en général par un diffuseur et encore plus par un des gros groupes cités, doit sentir bon l\\\'avenir et donc que le portefeuille de départ paraisse bien rempli. Enfin, ceci dit pour l\\\'aspect théorique.Donc oui de nombreux éditeurs indépendants sont confrontés à de gros problèmes de diffusion-distribution devant l\\\'assurer par leurs propres moyens (ce qui n\\\'est heureusement pour nous pas notre cas) qui entraîne souvent leur non visibilité en librairie, mais surtout, oui ce sont bien les grosses maisons d\\\'édition qui ont une grosse marge de manoeuvre et un poid de pression non négligeable pour décider de l\\\'espace que leur production va occuper en librairie. Et les deux propositions ont bien un rapport direct et certain.Salutations,L\\\'Altiplano
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A
Vous avez complètement raison : la question est bien plus complexe. Vous évoquez Harmonia mundi, diffuseur dont je reparlerai bientôt, comme exemple de diffuseur de maisons indépendantes. C'est vrai. Mais, il faut rendre compte de la situation globalement avant d'entrer dans les méandres du système. Les commentaires que vous voulez bien laisser sur mon blog permettent d'affiner et d'entrer dans les détails. Vous êtes bien placés, mieux que moi, pour le faire.<br />  <br /> Merci pour les rectificatifs et toutes ces précisions.<br />  <br /> Au plaisir de vous relire prochainement