17 novembre 2006
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L'éditorial du Monde du 8 novembre, revient sur le phénomème Littell et aborde un sujet qui fait aujourd'hui débat : l'agent littéraire. En France, les écrivains adressent leur manuscrit à des maisons d'édition puis négocient leur contrat. Ce n'est pas le cas en Grande Bretagne par exemple. La plupart des écrivains possèdent un agent.
Jonathan Littell est un phénomène : non seulement, il a publié un roman qui soulève de nombreuses polémiques, Les Bienveillantes, qui a reçu deux grands prix littéraires, mais il possède aussi un agent, Andrew Nurnberg. Grâce à ce dernier, Littell a pu être édité chez Gallimard.
L'éditorialiste, néanmoins, soulève un problème: l'agent a refusé de céder les droits internationaux à Gallimard ce qui signifie que la maison d'édition ne touchera pas un euro pour les ventes du roman à l'étranger. Et de conclure : "une maison comme Gallimard, dont le prestige s'est construit sur des auteurs difficiles et essentiels, comme Blanchot et Des Forêts en leur temps, se voit privée de recettes nécessaires pour une politique éditoriale ambitieuse. En ces temps difficiles pour les métiers du livre, le cas d'école des Bienveillantes n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'édition française.
Dans un article exclusif au Monde des Livres du 16 novembre , Jonathan Littell se justifie : " Dans le monde littéraire anglo-saxon, si on veut publier un livre, on cherche d'abord un agent.(...) Je comprends que cela perturbe certains en France, où un équilibre assez délicat fait qu'il s'y publie des livres qui ne le seraient pas ailleurs. Ce système a un coût. En France, pratiquement aucun auteur ne peut gagner sa vie ; toute la chaîne du livre vit du livre, sauf l'écrivain."
Cet argument fait écho au livre du sociologue Bernard Lahire : La Double vie des écrivains qui affirmait que 98 % des écrivains ont une autre activité lucrative. Il dénonçait le fait que, finalement, dans la chaîne du livre, les écrivains étaient les plus exploités.
Jonathan Littell est un phénomène : non seulement, il a publié un roman qui soulève de nombreuses polémiques, Les Bienveillantes, qui a reçu deux grands prix littéraires, mais il possède aussi un agent, Andrew Nurnberg. Grâce à ce dernier, Littell a pu être édité chez Gallimard.
L'éditorialiste, néanmoins, soulève un problème: l'agent a refusé de céder les droits internationaux à Gallimard ce qui signifie que la maison d'édition ne touchera pas un euro pour les ventes du roman à l'étranger. Et de conclure : "une maison comme Gallimard, dont le prestige s'est construit sur des auteurs difficiles et essentiels, comme Blanchot et Des Forêts en leur temps, se voit privée de recettes nécessaires pour une politique éditoriale ambitieuse. En ces temps difficiles pour les métiers du livre, le cas d'école des Bienveillantes n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'édition française.
Dans un article exclusif au Monde des Livres du 16 novembre , Jonathan Littell se justifie : " Dans le monde littéraire anglo-saxon, si on veut publier un livre, on cherche d'abord un agent.(...) Je comprends que cela perturbe certains en France, où un équilibre assez délicat fait qu'il s'y publie des livres qui ne le seraient pas ailleurs. Ce système a un coût. En France, pratiquement aucun auteur ne peut gagner sa vie ; toute la chaîne du livre vit du livre, sauf l'écrivain."
Cet argument fait écho au livre du sociologue Bernard Lahire : La Double vie des écrivains qui affirmait que 98 % des écrivains ont une autre activité lucrative. Il dénonçait le fait que, finalement, dans la chaîne du livre, les écrivains étaient les plus exploités.