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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 11:04


Je pourrais vous résumer Notre petite vie cernée de rêves de l’américaine Barbara Wersba ainsi : dans les années 1960, un adolescent, mal dans sa peau, rencontre un jour une vieille femme, semi-clocharde, qui lui apprend que le rêve est à portée de main, et qu’il suffit de croire en soi. Mais je passerais à côté de toute la beauté poétique qui en émane.

 

Albert, c’est vrai, est un garçon différent des autres : il aime la musique classique, le jardinage, les longues promenades, Shakespeare et collectionne les fiches de cuisine. Ses goûts peu communs l’isolent de ses camarades. Il passe de longues heures dans son bain à se lamenter de sa solitude, à lire le National Geographic en compagnie de son chat, son unique compagnon. Pour couronner le tout, ses parents s’avèrent être un couple raté et lui un mauvais fils, puisque mauvais élève, non investi dans aucun club.

 

Pourtant ce portrait peu flatteur est l’archétype de l’adolescent en quête de lui-même. Ce roman a beau avoir été publié aux Etats-Unis en 1968 il n’en demeure pas moins très moderne. Bien sûr, certaines références sont obsolètes comme la guerre du Vietnam, les hippies, les Beatles… Mais tout à fait transposables à nos jours. De même, la description de l’Amérique conformiste, très attachée à son confort matériel est encore d’actualité et s’étend à notre continent.

 

Pour en revenir au texte, écrit dans un style précieux et délicieusement suranné, il met en relation un adolescent petit bourgeois avec une vieille femme, autrefois comédienne internationalement connue. Malgré son grand âge, Mme Woodfin est capable de réciter des passages du Loi Lear, Hamlet ou de Walden pour le plus grand bonheur d’Albert, collectionneur de phrases existentielles. Car, Albert a beau détester l’école et se montrer un véritable cancre, il n’en reste pas moins un excellent lecteur, spécialiste de Shakespeare comme de Thoreau. Au fil des pages, on retrouve des citations, peut-être naïvement expliquées (mais n’oublions pas que l’on s’adresse à des adolescents) comme : « Si ta vie quotidienne te semble pauvre, ne l'accuse pas, accuse-toi plutôt ; dis-toi que tu n'es pas assez poète pour en convoquer les richesses... » (Rilke), qui donnent envie de découvrir, comme Albert, ces personnages marginaux, fous ou poètes de la littérature.

 

Grâce à Mme Woodfin, Albert accepte peu à peu sa différence et réalise qu’elle peut devenir un atout : Thoreau, Shakespeare étaient différents eux aussi. Et ils ont créé des œuvres magistrales. Tandis que ses camarades ou ses parents mènent des vies banales, sans intérêt. Car ils se conforment à ce que la société attend d’eux. Pour le convaincre, Mme Woodfin raconte sa vie trépidante de comédienne, ses amours passionnelles et son frère moine bouddhiste… L’adulte que je suis devenue a compris assez vite le dénouement mais au-delà de l’histoire en elle-même, ce sont les pistes de réflexion offertes par les citations et les conversations entre Mme Woodfin et Albert ou les questionnements de l’ado sur ses parents et sa relation aux autres qui méritent vraiment que l’on s’arrête sur ce roman bien plus profond qu’il n’y paraît.

 

En effet, en refermant Notre petite vie cernée de rêves, j’ai repensé à Thoreau et à sa vie dans les bois, seul ; à Rilke et à ses conseils pour devenir poète… Je me suis demandée ce qu’il restait de ces guides intellectuels et spirituels dans notre quotidien. Les auteurs, les philosophes ont toujours critiqué notre société – de consommation en particulier – pourtant rien ne semble nous en détourner…

                                                           

A vous de divaguer à présent. Et bonne lecture !

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commentaires

C
bonjour votre blog est for-mi-dable mon petit recueil de poésie est à télécharger sur mon blog peut-être qu'il plaira à quelqu'un à bientôt gros bisous
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