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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 10:33

Les Allusifs que je suis toujours avec beaucoup d’intérêt viennent de lancer une nouvelle collection, consacrée aux polars, et baptisée « ¾ polar ». Parce que, à vrai dire, il ne s’agit pas vraiment de polars… un peu, mais pas à 100%, d’où le titre. Les trois premiers titres sont parus en même temps et proviennent d’un seul et même auteur, un certain Gabriel Trujillo Muñoz. L’homme a exercé la médecine comme un hobby, considérant l’écriture comme sa véritable profession. Auteur de poèmes, essais romans et critiques littéraires, il est traduit en Italie, Espagne, Allemagne et désormais en France.

 

Dans les trois petits romans (de moins de 90 pages), on retrouve Miguel Angel Morgado, le plus privé des privés, avocat se consacrant à la défense des droits de l’homme et aux causes désespérées. Les couvertures sont flashy, blanc coquille d’œuf et éclaboussures rouge sang. C’est un bel objet, qui ne laisse pas indifférent.

 

J’ai bien sûr lu les trois opus mais je commencerai aujourd’hui par évoquer le premier, car chacun, même s’il se situe à Mexicali, présente des caractéristiques qui lui sont propres.

 

Tijuana City Blues fait revivre l’époque de la Beat generation. Tandis qu’il reçoit des ouvriers chez lui pour des travaux, l’avocat Morgado est interpellé par l’un d’entre eux, un certain Blondie… Très ému de rencontrer quelqu’un qui pourra l’aider dans son enquête, l’homme fond en larmes… Son père était un proche de William S. Burroughs. Selon lui, c’est à cause de lui que son père a mystérieusement disparu, il y a près de 50 ans… Quelque temps après son mariage et l’annonce de l’arrivée de son enfant, Blondie. 

 

William S. Burroughs est dépeint comme un drogué, alcoolique, violent… Complètement irresponsable, il tue sa femme « à la Guillaume Tell », visant d’une balle de revolver un verre posé au-dessus de sa tête et ratant sa cible… Mais comme on est au Mexique, de cette affaire, on peut lire dans les archives : « dès sa première nuit en prison, Burroughs a su qu’il avait de fortes chances de s’en tirer. Bernabé Jurado, son avocat, lui a fait comprendre que Joan était morte et qu’il ne devait plus penser qu’à lui et au moyen de sortir au plus vite de prison. Un fait jouait en sa faveur : les Mexicains considèrent la mort comme une banalité quotidienne qui ne les impressionne pas trop. C’est pourquoi les policiers qui l’ont arrêté ont été les premiers à le soutenir. « T’inquiète pas, gringo, lui ont-ils dit, ça arrive à tout le monde. Pour qu’une femme comprenne, il n’y a qu’un seul moyen : les pruneaux ». On peut dire que notre écrivain a eu de la chance de tuer Joan dans un pays où la vie ne vaut pas grand-chose, et moins encore s’il s’agit de celle d’une femme ».

 

Suite à cette affaire, tous les amis de Burroughs se sont éloignés de lui sauf le père de Blondie qui a accepté de lui prêter de l’argent puis de se rendre à Tijuana lui rendre un service : livrer un paquet en échange de quoi, il serait remboursé. L’échange a mal tourné, vous vous en doutez et depuis on n’aurait plus de nouvelles du père de Blondie. Evaporé… Blondie souhaite que Morgado reprenne l’enquête et lui dise comment est mort son père.

 

C’est un roman très court, efficace, bien écrit. On ne peut pas dire que l’on soit dépaysé car l’on reconnaît l’univers de ces auteurs qui dépeignent un Mexique corrompu à l’instar d’un Castellanos Moya, par exemple. J’ai regretté la minceur du texte, j’aurais préféré que Gabriel Trujillo Muñoz creuse d’avantage son histoire, l’époque des années 1950 et de la Beat generation… Mais soyons franc, c’est un bon roman que l’on savoure jusqu’à la lie.

 

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commentaires

C
Finalement la frustration que tu ressens face à la minceur du texte est un gage de qualité... et puis tant de livres mériteraient d'être abrégés, résumés, raccourcis que la sensation inverse fait du bien de temps à autres
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