Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
Des livres, des films, des expos et bien plus encore...

 

Mail : annesophiedemonchy [a] lalettrine.fr

Twitter : @asdemonchy

Mon CV : annesophiedemonchy.com

 

 

768 000  lecteurs et
plus de 230 livres chroniqués
depuis le 21 août 2006

follow-me-twitter.png

Recherche

Ma bibliothèque

Mes livres sur Babelio.com

Archives

Infos







logo-lettrine-negre-litteraire.jpg

 

 

classement-lettrine.jpg

 





27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 00:06

Enfant, Amy Bloom écoutait son père journaliste, commentant les faits divers lus dans la presse américaine. Un jour, celui-ci raconta l’histoire incroyable d’une jeune femme qui avait décidé de faire un voyage dangereux et solitaire, la menant des Etats-Unis jusqu’en Russie, en passant par l’Alaska. Cette anecdote marqua profondément Amy Bloom qui, une fois adulte, décida de la reprendre pour en faire un roman : Ailleurs plus loin (Belfond).

 

C’est à partir donc de ce fait réel que Amy Bloom a imaginé l’histoire d’une jeune femme de 22 ans, Lilian qui s’est exilée à New York après avoir perdu parents, mari et enfant, dans un pogrom en Ukraine dans les années 1920. Elle débarque alors dans un pays qu’elle ne connaît pas. Pour s’en sortir, la jeune femme accepte des travaux de couturière dans un théâtre Yiddish où très vite elle devient la maîtresse d’un acteur, Meyer puis de son père, Ruben. Parce qu’elle doit survivre dans un pays où elle n’a aucun lien si ce n’est une cousine qui lui loue un demi-matelas miteux (qu’elle partage donc avec une autre personne), ne parle pas anglais, n’a pas d’argent, elle accepte de se faire entretenir par Meyer qui lui met un appartement à disposition.

 

Dès la deuxième partie du roman, les péripéties s’enchaînent très rapidement : Lilian apprend que sa petite fille Sophie n’est pas morte. Elle se trouverait en Sibérie. Sans plus réfléchir, Lilian décide de faire ses paquets et de partir seule retrouver sa fille. Le lecteur la suit donc dans son périple à travers le Nord des Etats-Unis, dans les bas-fonds des quartiers populaires de Seattle. Elle doit alors, pour pouvoir continuer sa route, se soumettre plus d’une fois, aux désirs des hommes. Des dizaines de rebondissements rythment le roman d’exil : un séjour en prison, le train express de Chicago, la traversée de l’Alaska…

 

Le roman dépeint l’Amérique des années 1920 : ses mœurs (la conception de l’homosexualité, la prostitution, l’immigration), sa culture… mais il n’a pas une visée historique. Si le point de départ est le pogrom de 1924, il n’y aura pas de reconstitution des faits, moins encore de développements historiques sur cette période. Le pogrom n’est qu’un point de départ pour raconter le parcours de Lilian.

 

L’auteur fait de Lilian une véritable héroïne, courageuse, intelligente, capable de s’intégrer sans aucun mal aux Etats-Unis… Au lieu de faire de son roman un texte pathétique qui décrirait les déboires d’une pauvre fille, perdue, abusée sexuellement à différentes reprises, elle préfère avoir recours à une héroïne, pleine d’humour. Le narrateur intervient régulièrement dans son récit afin de donner le point de vue de ses personnages, usant de nombreuses parenthèses. Ce procédé permet non seulement de rapporter les pensées des personnages, mais surtout d’ajouter une pointe d’ironie à la narration. Il n’y a donc pas de pathos dans cette histoire qui détourne habilement le conte traditionnel de l’immigrant et du rêve américain.

 

 

Ailleurs, plus loin, Amy Bloom, traduit par Michèle Lévy-Bram, Belfond, 251 p., 19 €

 


Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Tout d'abord je trouve la couverture très jolie...et si l'histoire ne tombe pas dans le misérabilisme, cela me plaît aussi...J'aime beaucoup votre description et voilà encore que ma liste s'allonge...Ps je vais lire Le Libraire de Régis de Sa Moreira, je n'ai pas encore pu me procurer son dernier bébé à la bibliothèque ! @bientôt :)
Répondre
A
@ Michel : dommage, car il vaut le coup. C'est un bon "pageturner" comme diraient les Américains ! @ Alex : ravie que tu passes par ici. Mes commentaires sur le festival dans ces prochains jours. Hier, oui, c'était plus intéressant. Il a été davantage question de littérature, moins de politique, du moins sous un angle plus littéraire. Je regrette en revanche que les journalistes n'aient pas toujours fait l'effort de lire les livres qu'ils avaient à présenter... Bon, mais dans l'ensemble, j'étais satisfaite de mon dimanche !!Merci de passer par là ! A bientôt
Répondre
M
NOus avons hésité au Salon et l'avons reposé... pourquoi ? maintenant j'ai un peu un regret... en fait j'achète peu dans ces salons, je note, et dans une librairie j'achèterai... 
Répondre
A
Les conférences du dimanche étaient-elles plus intéressantes que celles du samedi ? Pas eu le courage, pour ma part...
Répondre
P
salut, j'écris du slam (poésie contemporaine), je peins et dessine aussi.à bientot et bonne journée
Répondre