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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 18:26

Si Je pense souvent à Louis-Ferdinand Céline est un recueil farfelu et fantasque, Le Grand Blondino de Sture Dalhström dépasse toutes les espérances. Ce roman complètement délirant a été publié en 1987 en Suède soit sept ans avant Je pense souvent… et pourtant l’auteur est allé bien plus loin dans son délire… On retrouve ses thèmes de prédilection : l’écriture, la création, et le sexe, surtout. L’ensemble est mené par une écriture extravagante.

Eric von Fitzenstrahl, dit « Le Grand Blondino », est à la fois danseur et cinéaste. Mais danseur et cinéaste hors du commun. Son plaisir est de bousculer les conventions, faire frémir les petits bourgeois qui s’endorment devant des spectacles soporifiques et routiniers. Le Grand  Blondino, lui, propose de l’exceptionnel. Il ne craint pas les critiques, va même au-devant d’elles en explorant des pistes artistiques toujours plus novatrices.

Le Grand Blondino est un artiste plein d’énergie qui aime par-dessus s’amuser et rire. Ainsi s’ouvre le roman : « Seul dans ma chambre, j’éclate d’un grand rire qui rebondit entre les murs, résonne par-dessus les toits, puis descend, fluet et cristallin, couvrir mes rires précédents ».

Il fait tout avec excès : la danse, l’amour… « (…) moi, je danse au lieu d’attendre. Un homme qui danse ne se morfond pas dans des méditations sur la mort ou sur l’inspiration, il danse jusqu’à ce que le public en délire se lève et applaudisse, il danse jusqu’à ce que les lustres en cristal se mettent à osciller et que les petits hommes dans l’orchestre tombent évanouis de leurs chaises, il danse jusqu’à ce que le directeur du théâtre arrive au pas de course et hurle qu’il faut arrêter ce fou de Suédois avant qu’il bousille tout le bâtiment ». Et en effet, il semblerait que rien ne peut arrêter celui qui se dit l’héritier de « Villon, Rabelais, Céline, Eisenstein, Nijinski » ! Comment être autrement qu’un fou débordant d’énergie et d’imagination, un fou qui a l’idée saugrenue de tourner un film à Cannes, grâce aux subventions obtenues après s’être fait passer aux quatre coins du monde pour l’un des membres de l’Académie suédoise, un film donc sans pellicule ni caméra !

Sur le tournage, il se révélera être un véritable tyran, obligeant ses comédiens qui seront venus par milliers, jouer nus, sans se reposer, ni boire ni manger…

Mais ce n’est pas tout, notre Grand Blondino qui ne manque pas de développer de multiples théories, estime que « ce sera un film relativement long : trente minutes » ! Au-delà de ce laps de temps, « il vaut mieux s’abstenir de faire du cinéma ».

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Le Grand Blondino obtient ce qu’il veut de ses comédiens qui se plient à toutes ses exigences. Il découvre ainsi le pouvoir d’être metteur en scène et cette idée le fait rire : « Fitzenstrahl est secoué d’un rire réprimé. Incroyable, elle est incroyable, cette combinaison cinéma et pouvoir. Tout le monde coopère et accepte n’importe quoi sans broncher. Tous les problèmes du monde pourraient se résoudre sans difficulté si on considérait l’existence comme un gigantesque tournage ».

Il ne croit pas si bien dire ce Grand Blondino : ce roman sera tout entier une métaphore cinématographique. Mais je ne vous en dis pas plus car le dernier quart du livre réserve bien des surprises encore. Attachez vos ceintures, le voyage connaîtra moult embuches et rebondissements !

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commentaires

C
Bonjour Anne-Sophie,Je viens de terminer Le Grand Blondino, roman pour le moins étonnant. Suite à celle-ci, j'ai rédigé un article sur mon blog dans lequel je ne suis pas tout aussi enthousiaste que vous. Cependant, c'est un livre audacieux qui vaut le détour.Merci encore pour vos articles éclairés.
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S
Bonjour Anne-Sophie,Je suis persuadé qu'il n'a rien à faire dans vos commentaires un tel poème. Mais si ça ne vous outrage pas et ne vous donne pas de tracas, merci à vous de le faire voyager par le net ce poème de contestation.<br /> RSI, il finira par tout oublier <br /> Il a passé sa vie à croire, à croire en travaillant dure, à des résurrections. <br /> Mais aujourd’hui il doute, je crois même qu’il n’ose passer à l’action.<br /> Ces idoles l’abandonnent, la fatigue est là et tous ses désirs s’amenuisent,<br /> Le souffle et la fougue lui manque, tandis qu’hélas  les impotents avisent.<br />  <br /> Que devient la race des seigneurs, n’a-t-elle plus rien à faire en ces lieux ?<br /> La jalousie prône, parade. Les longues dents sont de sorties. Ô vieux !<br /> Tous ces braves gens s’amusent.  Ils n’ont de nous autres plus rien à faire,<br /> Non rien à faire de l’art ! Hormis que de déplaire et finir par se satisfaire.<br />  <br /> Ils s’amusent ô Dieu ! Comme jadis au temps  des sorcières, ils chassent<br /> En meute, dans le pays du désespoir. Ils honorent d’empoisonner la place.<br /> La guerre fait rage, les services s’enflamment, Dieu ils se tirent dessus.<br />  Ils ne se rendent même pas compte que les bosseurs en ont plein le cul<br />   <br /> Qu’on les forme mon Dieu ! Qu’on leur enseigne aussi cet art du doute,<br /> Mais qu’on leur donne une truelle, une gamelle ou bien un casse-croute<br /> Et qu’ils nous montent un mur en moellons, qu’ils soulèvent nos démons,<br /> Ces sacs de ciment bien volatiles, à l’acide destructeur des poumons.<br />  <br /> De grâce, qu’on leur donne un poste à l’arc et qu’ils soudent  une seule nuit,<br /> Rien qu’une nuit, pour respirer la fusion du fer et puis, partir voir le paradis,<br /> Sous les masques sombres où la fumée s’installe, où soudain la vie chancèle.<br /> Hommes manuels, donnez-leur une barre à mine et non pas une balancelle.<br />  <br /> Qu’ils soulèvent, en souvenir d’Archimède des centaines de tonnes l’an.<br /> Oh mais que leur dîtes-vous là ! Vous êtes fou, d’insinuer  ceci comme Celan,<br /> Même s’il vous semble l’ami, qu’une vérité s’en dégage. Ne l’oubliez pas !<br /> Ils possèdent le pouvoir et comme à tout temps la force d’un aveugle Etat.<br />  <br /> Ils vous l’on dit un jour, ils ont le pouvoir, le pouvoir de casser des attentes,<br /> De mettre en pièces les acquits et de faire place à une vie trop insultante !<br /> Ils n’ont pas de doute, ils détiennent des vérités, ô mais où est la belle gloire.<br /> Ils continueront  encore combien de temps à saccager l’effort. Miroir, miroir ! <br />  <br /> Au diable les peurs, au diable les vils oppresseurs de toutes les faiblesses.<br /> Il vous en coutera dans vos consciences, de vous en être pris avec rudesse,<br /> A la noblesse du cœur, à une âme ô combien fière de ne pas vivre de la traite.<br /> Répression des non Salariés  Indépendant, vous vous en prenez à sa RETRAITE.<br />  <br /> Le 16 août 2008<br /> Joseph, (giuseppe)Bon dimanche
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J
Merci de m'avoir fait découvrir cet auteur, j'ai bien envie de m'acheter le Grand Blondino. Mais je ne peux m'empêcher de t'avouer (je profite de la période estivale et du fait qu'il y ait moins de monde), que je ressens toujours ce tiraillement à la lecture de ton blog, entre émerveillement de la découverte, et sentiment de manque flagrant de culture (ah, lui je connais pas, et lui non plus, et lui non plus encore) ;-) Merci de combler ce manque :-)
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