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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 20:27

 

Je devais rencontrer David Descamps il y a plus d’un mois pour une interview, en tête à tête, à l’occasion de la sortie de son premier roman, L’Apéritif des faibles, publié chez les Allusifs, mais au dernier moment, j’ai eu un empêchement. N’habitant pas à Paris et après avoir fait une émission pour France Culture (« A plus d’un titre »), l’auteur a dû rentrer le soir même à Marseille. Je lui ai donc proposé un échange par mail. Il a eu la gentillesse non seulement de répondre à mes questions mais surtout de prendre le temps de les développer.

Avant de vous proposer l’interview, quelques mots sur L’Apéritif des faibles :

En apparence, il s’agit d’un roman autobiographique : l’auteur comme le narrateur ont la trentaine et ont fui la Flandre pour habiter un lieu plus accueillant, plus ouvert : Marseille. Pourtant, les similitudes s’arrêtent là car contrairement à son héros, David Descamps n’est pas revenu sur le lieu de son enfance pour mettre de l’ordre dans les journaux intimes d’un ami qui viendrait de se suicider. Le narrateur en revanche, doit prendre le train pour séjourner quelques jours chez la mère de ce fameux ami, Dino. Dans ce roman nostalgique, emprunt de mélancolie et non de désespoir, l’écriture précise et classique, explore les méandres des souvenirs de jeunesse. Les scènes pulsionnelles de l’adolescence débridée viennent rompre le ton mélancolique apportant vigueur et insouciance. Le narrateur entremêle le présent morne, en Flandre, où les mentalités sont étriquées et sans fantaisie comme le paysage, à l’exubérance de la jeunesse passée sous le signe de l’alcool et du sexe. Les souvenirs sont tenaces, et renaissent avec les mêmes émotions qu’autrefois. Les scènes d’orgie prennent vie sous le regard du lecteur voyeur qui prend un certain plaisir dans l’effusion de cette fête des corps. A l’inverse, lorsque le narrateur observe sa région, il pose un regard sévère, d’un point de vue sociologique sur les mœurs et coutumes de ses habitants. Le lieu l’irrite, l’angoisse. La religion, si importante dans le pays, demeure pour lui, une superstition mais elle est surtout une façon de s’empêcher de penser, de s’ouvrir sur le monde.

Dans ce roman sur la mort, il n’est jamais question de lamentations, de geignements ni de larmes. Le narrateur n’est pas allé aux funérailles et n’évoque que brièvement les raisons de la disparition violente et volontaire de son ami. Il ne s’épanche pas davantage non plus. La mère de Dino l’a conviée, selon les dernières volontés de son fils, à lire et trier les journaux intimes de son fils. Telle est l’unique mission qu’il se donne. Pour y parvenir, il décrit, avec une certaine froideur sinon pudeur, son arrivée en Flandre, sa rencontre avec une mère endeuillée qui l’agace assez rapidement, et la lecture des notes intimes de Dino. La recherche littéraire est donc moins dans le sentiment, l’émotion que dans l’esthétisme et la quête du souvenir. Dans ce premier roman, David Descamps nous offre finalement une véritable réflexion sur la jeunesse et la fugacité de la vie.

 

Demain, l’interview !

 

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