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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 16:44

Lundi, j’ai déjeuné avec Christine Spadaccini, l’auteur d’Existe en ciel, publié chez [Mic_Mac]. Le rendez-vous était pris : Bastille. Autour d’une bonne soupe chaude, l’auteur a bien voulu me faire découvrir son univers.

Je n’ai guère pris l’auteur en photo. Eprouvant quelques remords, je lui ai demandé de m’en envoyer. Mais Christine Spadaccini préfère le rêve et la poésie à la crudité du réel : « Plutôt que des photos de ma trombine que j'ai en petit nombre parce que je fuis les objectifs, que dirais-tu d'une série de photos qui relèvent plus d'une recherche artistique même si elles évoquent bien mon univers présent (j'habite dans le passé, chez ma grand-mère !) entre nostalgie et poussière et procèdent un peu comme l'écriture : sublimer le quotidien et le pas beau, trouver une dimension onirique à la triste réalité ! »

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Tes nouvelles foisonnent d’idées, tu mêles différentes histoires et types de documents si bien que l’on est un peu frustré parfois que tu ne t'étendes pas sur  davantages de pages.

En fait, je n’aime pas tellement les nouvelles, c’est mon éditeur qui m’a suggéré d’écrire un recueil puisque j’avais gagné un concours de nouvelles. Mais je préfère écrire des romans. J’en ai trois de prêt. Je suis une avaleuse d’histoires. Je retiens des trucs de tous les jours qui me servent ensuite dans mes livres. Tu as bien senti cette frustration car c’est un peu la mienne.


J’ai beaucoup aimé « Pigalle et la fourmi » mais j’aurais aimé que l’histoire continue. On  sent que tu aurais voulu en dire plus.

Je n’aime pas connaître la fin d’une histoire, j’aime bien me lancer dans l’écriture comme ça. Mais du coup, ça s’étale. Comme je n’aime pas les personnages secondaires, il faut que je lui invente à lui aussi une histoire. Ce qui me frustre dans les nouvelles que je lis c’est que c’est trop linéaire. Il n’y a pas assez de personnages ni de situations. Moi j’aime des auteurs comme Patrick Chamoiseau et Garcia-Marquez qui sont des auteurs oniriques, qui partent d’une réalité pour s’en éloigner. A la fin, ce n’est même plus la réalité ! J’aime leur liberté avec le langage. Chamoiseau mélange le français et le créole, joue avec les mots. C’est un peu ce qu’on me reproche d’ailleurs de faire. On me dit que j’en fais trop. Mais j’aime bien m’amuser quand j’écris. 

 
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Quelles sont tes nouvelles préférées, celles où tu as pris le plus de plaisir à écrire ?

Peut-être les petites parce que justement, je croyais que je n’y arriverais jamais. Au départ, j’écrivais des textes très longs et je me disais que ce n’était pas des nouvelles. C’est le blog qui m’a permis de faire plus court. Je pensais aux lecteurs qui lisaient mes nouvelles sur le blog. Ca ne pouvait pas être trop long. De toute façon, je vais progresser en écrivant. Parfois des gens te reprochent d’écrire des textes trop longs mais moi j’aime bien déborder. Ca me fait plaisir d’en rajouter, de compliquer les choses.

 

Tu trouves que les blogs aident à écrire ?

Oui, le mien me permet de me corriger. Je veux y présenter quelque chose de créatif. Je veux y donner une image de mon écriture. Le blog m’incite à écrire.

 

Tu sembles souvent faire référence à des faits divers

Oui, je retiens des faits qui me choquent. La première nouvelle, « Existe en ciel » est inspirée d’un fait réel que j’ai après incorporé à des événements personnels ou pas. Par exemple, j’ai été jurée et je raconte cette expérience dans « Concerto pour la mineure ». Je me compare souvent à une éponge. On s’en prend tellement plein la gueule dans la vie que je digère tout ça et j’en fais des histoires sans que le lecteur puisse distinguer le vrai du faux ensuite. Je relie des événements. C’est ça qui me plaît dans la littérature. Je n’aime pas les histoires linéaires, j’aime bien croiser des événements, des personnages… J’ai donc été jurée en 1996. Je ne pouvais pas raconter ça comme ça, ça n’a aucun intérêt. Il fallait qu’il y ait plein d’autres événements autour pour rendre l’histoire intéressante.


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Comment écris-tu ?

En général, j’écris une phrase et toute l’histoire se déroule et se met en branle d’un coup. Je ne fais pas de plan, j’écris tout d’un bloc. Par exemple, j’étais témoin d’un accident piéton que je raconte dans « Existe en ciel ». Ca m’a traumatisée. Mais l’écrire comme ça, abrupt, ce n’était pas possible. Il a fallu du temps pour que ça sorte. Parce que si tu racontes comme ça « j’ai vu un camion écraser quelqu’un », ça ne se dit pas, c’est plat. Il faut trouver la façon de le raconter. Ensuite la référence au tee-shirt, c’est en feuilletant un catalogue que j’ai vu un coloris : « existe en ciel ». Quand toutes les idées se mettent ensemble, par association d’idées, je peux écrire ma nouvelle.


Est-ce que le fait d’être traductrice (anglais et espagnol) t’aide à écrire ?

Oui, ça me donne une discipline. Il faut que je me corrige en permanence. Souvent je me dis que l’auteur pourrait en dire plus, qu’il développe davantage ses idées. En anglais, les répétitions sont nombreuses, ça m’oblige à trouver des synonymes. Ca te fait travailler ta langue.

 

Quels sont tes projets ?

Je suis en train de relire et corriger deux romans sur la Colombie et un sur les Etats-Unis, pays où j’ai passé du temps. Le dernier évoque ma grand-mère. Finalement, je n’aurai pas vécu pour rien !

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commentaires

N
Merci Anne-Sophie pour cette rencontre hors du commun avec un auteur que je ne connaissais absolument pas. Moi qui aime les nouvelles pour leurs variétés, leurs diversités ; ces textes très courts qui racontent l'essentiel d'une histoire sans s'embarrasser du superflu. C'est toujours un vrai bonheur de découvrir un bon livre de nouvelles ... Et puis les photos sont magnifiques et nostalgiques à la fois.
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N
"La première nouvelle, « Existe en ciel » est inspirée d’un fait réel...."Parce qu'il y a une écriture qui ne serait  pas inspirée par le réel ? De loin comme de très près ?
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E
Quel blog enrichissant ... ! Et puis je dois dire que les articles sur Christine Spadaccini m'ont donné envie de me plonger dans ses livres ... Merci !
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G
merci pour cette interview qui confirme mon envie de découvrir Kiki
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N
Tout pareil que Babeth, les photos sont extras. Merci Kiki pour tes mots.
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