En cette période de crise, les romans et récits remettant en cause la société de consommation se multiplient, et ce n’est pas pour me déplaire. On se souvient de l’excellent roman de Comac McCarthy, La Route. Certes, il s’agissait d’un roman apocalyptique. Pourtant, il s’agissait surtout pour l’auteur d’évoquer la filiation, les valeurs qu’un père veut transmettre à son enfant, le monde qu’il va lui laisser.
Fortement inspiré par ce texte, Stéphane Beau propose lui aussi un voyage initiatique dans un monde en perdition : Les en dehors — La liberté pour horizon. (éditions du Petit Pavé). Dans un style simple, oral, l’auteur imagine une histoire d’amitié entre Léopold, ancien libraire devenu ermite, et Colas, un orphelin de sept ans. Même si les références au texte de Comac McCarthy sont nombreuses, Stéphane Beau prend ses distances : les différentes embuches que doivent surmonter les deux personnages les mènent à la liberté. Grâce à ce parcours initiatique, ils accèdent à une vie apaisée.
On perçoit fortement que Stéphane Beau est un amoureux des livres. Léopold est un personnage proche d’un Henry-David Thoreau. Comme l’auteur de Walden, Léopold décide de se retirer du monde pour vivre, en toute liberté, au fond des bois, et d’abandonner tout bien matériel. Il n’a gardé de son ancienne existence que ses livres. Quand la peste envahit le monde, Léopold fait la connaissance d’un petit garçon, Colas. Tous deux décident de fuir ce mode de vie qu’on leur impose. A cause de l’épidémie, les gens doivent rester chez eux, la milice veillant à ce que l’on obéisse à ce règlement. En chemin, Léopold et Colas surmontent différentes épreuves, partagent des moments de doutes et d’angoisse.
Les en dehors est un roman sympathique, que je vous recommande pour ses personnages attachants et les valeurs humaines qu’il véhicule.