Me voici de retour, chers lecteurs… J’ai pris du retard dans mes différentes activités… La fin de l’année scolaire approchant, j’ai dû également surveiller les élèves planchant sur les épreuves du brevet et corriger ces fameuses copies. Je ne saurais, comme certains confrères, relever les scories des copies, je n’en ai guère la patience… Néanmoins, j’ai laissé traîner une oreille indiscrète dans le RER un après-midi en rentrant de la correction des épreuves. Trois lycéennes évoquaient les oraux du bac français, elles étaient en littéraire, voie, qui selon les dernières informations du Rectorat, serait de moins en moins valorisante et dénigrée par les élèves comme leurs parents. Donc, ces jeunes filles, tout sourire, devisaient sur les œuvres de leur liste :
- Je suis tombée sur Les Liaisons dangereuses… Dégoûtée, c’est trop de la merde ce bouquin.
Un peu de poésie, c’est toujours agréable en fin de journée. En quelques mots, l’essentiel est dit. Les copines opinent du chef. Fin de l’analyse du roman. Une autre enchaîne : l’examinateur a eu le toupet de lui demander d’élargir sa réflexion sur un extrait des Mots de Sartre au livre entier : « J’ai que ça à faire que de le lire, dit-elle crânement à ses copines ».
Je fronce les sourcils. N’est-ce pas précisément l’avantage essentiel de la filière littéraire : pouvoir lire, sans complexe, sans retenue, des œuvres aussi diverses que celles de Laclos ou de Sartre ? Serais-je trop naïve ? Ou tout simplement cynique ?