Un blog sans langue de bois sur la littérature. Pour me contacter : annesophiedemonchy [@]lalettrine.fr
Je dédie ce billet à mon ami Jean et à sa femme Claire
Dans un village italien, dans les années 40, Delia s’ennuie. A 17 ans, elle rêve de trouver l’amour et de vivre mille aventures. Il n’en est rien : solitaire au milieu d’une famille très traditionnelle, elle s’échappe quotidiennement pour aller en ville. Or, à cette époque, en Italie, il est mal vu pour une jeune fille de sortir seule et de fréquenter. Delia enfreint les interdits, et tourne autour des garçons, en particulier autour de son cousin Nini amoureux d’elle et du beau Giulio. Evidemment, Delia tombe enceinte et doit quitter les siens pour s’installer chez une vieille tante le temps que le mariage s’organise avec Giulio.
Comme vous pouvez le constater, l’histoire de La route qui mène à la ville (éditions Denoël) est simple, mais, l’auteur, Natalia Ginzburg, a voulu raconter une époque où les tabous et interdits étaient nombreux et la condition des femmes difficiles. Delia voudrait être une femme libre, à l’instar de sa sœur, mariée qui vit à la ville et se paie le luxe d’avoir un amant.
Mais Delia ne se contente pas de ce qu’elle a : un boulot (qui l’ennuie), un nourrisson (qui l’ennuie), et un mari, Giulio (qu’elle a épousé par obligation). D’ailleurs celui-ci, attaché aux traditions, souhaite qu’elle demeure au village et vive au sein de sa famille.
Dans ce court roman d’apprentissage, Natalia Ginzburg, égratigne, sans complaisance cette société où les femmes doivent se soumettre d’abord à leur père puis à leur mari. Delia est une jeune rebelle qui tente de sortir de sa morne existence Écrit sous pseudonyme en 1942, La route qui mène à la ville réparait aujourd’hui aux éditions Denoël avec une préface de Marie Darrieusecq.