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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 12:09

un-oiseau-dans-la-maison.gifMargaret Laurence est un auteur canadien à découvrir sans tarder ! et cela tombe plutôt bien : les éditions Joëlle Losfeld publient le dernier opus du Cycle de Manawaka : Un oiseau dans la maison. En réalité, ce recueil se situe en quatrième position dans le cycle, dont voici l’ordre : L’Ange de pierre (1664), Une divine plaisanterie (1966), Les Habitants de feu (1969), Un oiseau dans la maison (1970) et Les Devins (1974). Mais si Joëlle Losfeld n’a pas respecté l’ordre de publication, c’est simplement parce que cela n’a aucune importance. En effet, les cinq volumes se lisent de façon distincte. Ils ont un point commun : les histoires se situent à Manawaka, lieu imaginaire, ressemblant fortement à Neepawa, petite ville canadienne où l’auteur a passé son enfance.

 

Un oiseau dans la maison est un véritable bijou qui m’a bouleversée. Dans ce recueil de huit histoires, Margaret Laurence met en scène une enfant qui observe avec malice et profondeur le monde qui l’entoure, elle se décrit comme une « écouteuse professionnelle ». En effet, dans le monde puritain dans lequel elle grandit, les adultes posent sur elle un regard dur. Au fil des huit chroniques, la narratrice raconte son quotidien auprès de ses parents, ses grands-parents, sa tante et son cousin. Elle évoque, avec une candeur empreinte de gravité, la mort de sa grand-mère puis celle de son père, la perte de son chien auquel elle tenait tant, le suicide du cousin Chris, la trahison de son fiancé...

 

Les différentes histoires (hormis la dernière) se déroule pendant la Dépression, c’est-à-dire la crise économique. Le contexte historique a peu d’importance sinon qu’il montre que la famille puritaine et rigide souffre finalement peu de la situation.

 

Les Connor comme les MacLeod, composant les deux branches de la famille de Vanessa, sont des pionniers, avec des convictions et une force de caractère bien ancrés. Pas question de prendre du bon temps ou de se laisser aller. Vanessa est quasi transparente dans cette famille attachée aux traditions et à l’ordre.

 

Du côté MacLeod, d’origine irlandaise, la grand-mère MacLeod n’est guère commode. Dans l’histoire « Mettre de l’ordre dans la maison », alors que la mère de Vanessa est à l’hôpital pour accoucher, la grand-mère ne se veut pas rassurante avec sa petite-fille. Elle lui démontre qu’il ne sert à rien de mentir ou de minimiser la situation : sa mère peut effectivement mourir puisque « Le Seigneur donne et le Seigneur reprend », telle est sa volonté. Dieu revient dans chacune de ses paroles : ainsi la maison doit être bien rangée car « Dieu aime l’ordre ». Mais la grand-mère ne se limite pas à ce credo, elle rappelle à Vanessa la devise de sa famille : « le plaisir naît du travail ». Pour fuir ce carcan, Vanessa lit les passages flamboyants et violents de la Bible tout en écrivant les scènes de guerre évoquées.

 

Du côté Connor, d’origine écossaise, les gens ne sont guère plus ouverts. Le grand-père Connor n’est pas un homme facile. Rigide, sûr de son bon droit, il mène ses enfants et ses petits-enfants à sa guise. Implacable, véritable tyran domestique, il ne cède sur rien. Ainsi, quand l’oncle Dan, dans la première histoire « Chansons », vient rendre visite à son frère pour demander un peu d’argent, il est aussitôt éconduit. Ses manières trop vulgaires, sa désinvolture et sa bonne humeur désappointent le grand-père Connor qui l’envoie au diable.

 

Dans le monde triste et étriqué que dépeint Vanessa, les gens sont méfiants, attachés à leurs préjugés, ne remettant jamais en cause leurs convictions. À la mort du père, l’enfant va vivre dans la Grande maison du grand-père Connor avec sa mère. Le quotidien est pénible : le grand-père nonagénaire est attaché à de très nombreux principes si bien que l’enfant n’a aucun espace de liberté. Ainsi, lorsqu’elle adopte un Husky, contre l’avis du grand-père, la situation dégénère très vite. La conclusion de l’histoire est fatale et la réflexion de la narratrice sans concession.

 

En effet, les chroniques sont terribles car la réalité n’offre aucun espoir : tous les hommes (voire les animaux), aux yeux des grands-parents sont corrompus, mauvais, et malheureusement, l’enfant encore naïve et optimiste, se rend compte qu’ils ont souvent raison. Mais au lieu de leur en savoir gré, Vanessa leur en veut de lui gâcher son enfance, sa part de rêve.

 

Un oiseau dans la maison est un magnifique recueil que je vous recommande sans hésitation !

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commentaires

J
<br /> J'ai lu 3 des 5 livres dy cycle de Manawaka dont fait partie ce livre et j'ai beaucoup aimé! Une maison d'éditions québécoise a eu l'idée de les regrouper.  Les 3 livres sont tout simplement<br /> magnifiques! Je les ai en version anglaise, mais je me promets de les racheter dans cette collection!<br /> <br /> <br /> http://www.editionsalto.com/catalogue/manawaka-3/<br /> <br /> <br /> http://www.editionsalto.com/catalogue/manawaka-2/<br /> <br /> <br /> http://www.editionsalto.com/catalogue/manawaka-1/<br />
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