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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 16:45

le-jeu-des-ombres-louise-erdrich.jpgLes secrets de famille sont toujours un excellent ressort romanesque et ce dernier roman de Louise Erdrich ne déroge pas à cette observation. Avant de chroniquer Le Jeu des ombres, j’ai fait l’erreur de regarder sa présentation par l’éditeur français Francis Geffard (fondateur du festival America) sur Youtube  où il révèle que l’auteur a puisé dans sa vie privée pour écrire son roman. Bien sûr, j’ai fait quelques recherches et ai découvert que Louise Erdrich a mené une existence conjugale tumultueuse auprès de son ex-mari Michael Dorris. Si vous voulez apprécier à sa juste valeur ce magnifique roman noir, évitez de percer la vie privée de l’auteur. Je vois déjà les critiques : je n’aurais pas dû céder à la tentation et ne pas mêler création et vie privée. Mais… c’est trop tard !

 

Mais entrons dans le vif du sujet : Le Jeu des ombres est l’histoire d’un drame familial. Le roman s’ouvre sur une découverte : la narratrice se rend compte que son mari lit secrètement son journal intime de couleur rouge. Elle décide de se venger et d’utiliser ce carnet profané comme une arme pour manipuler son mari tandis qu’elle écrit dans un nouveau carnet, bleu, son véritable journal intime. Une troisième voix s’insère entre ces deux premières narrations pour évoquer les différents événements qui jalonnent la rupture du couple.

 

Ce couple est assez typique en apparence : Gil et Irene sont mariés depuis de nombreuses années. Ils ont trois enfants. Lui est un peintre de renommée internationale. Elle est écrivain. En stand bye. Elle a tout arrêté, ses études et sa carrière, pour permettre à son mari de s’épanouir pleinement dans son art. Pour lui faire plaisir, elle accepte également de poser pour lui, dans toutes les positions et à toutes les étapes de leur vie. Bref, elle devient son égérie. Tout en apparence semble donc équilibré chez ce couple américain aux origines indiennes. Et pourtant, à cause à de la jalousie de Gil, persuadé d’être trompé, Irene décide de régler ses comptes avec lui et de remettre en doute cet équilibre.

 

Irene commence par se poser des questions sur leur identité. En effet, si Gil ne veut pas passer pour un peintre indien, elle et sa fille Riel sont attachées à leur culture et tentent de trouver des réponses à leurs questionnements existentiels dans les livres de leurs lointains ancêtres. On découvre ainsi des livres et des auteurs indiens, des coutumes et des croyances. Certes, Irene et Gil ne se retrouvent pas dans cette quête d’identité ils sont unis par des liens extrêmement forts : quitter cet homme violent avec ses enfants s’avère plus difficile que ce qu’elle avait prévu. Au fil des pages, on comprend qu’une force invisible la retient auprès de lui. Et de son côté, Gil ne souhaite pas quitter sa femme et ses enfants. Il a beau lire dans le carnet rouge que sa femme a eu moult amants et que ses enfants ne sont pas les siens, il s’accroche à sa famille, la couvre de cadeaux dans l’espoir de retrouver une harmonie passée.

 

Louise Erdrich a une écriture nerveuse, le roman est court, efficace, extrêmement bien construit, pas une ligne de trop. Les chapitres s’amenuisent au fur et à mesure et se précipitent vers une fin inéluctable. On sort soufflé de ce Jeu des ombres, si beau. La fin est si inattendue qu’une seconde lecture peut s’avérer nécessaire pour comprendre comment les personnages en sont arrivés là. A lire d’urgence ! Et si vous êtes à Paris ce week-end, Louise Erdrich sera présente au Festival America !

Voici le programme de cet auteur ici !

 

 

 

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commentaires

U
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A
<br /> Bonjour Paul, <br /> <br /> <br /> merci pour votre retour et je vous rassure de suite : cela n'a rien à voir à une tranche de vie et ce procédé littéraire n'a rien en effet d'original. Tout se joue dans la montée en puissance du<br /> thriller, de cette course vers l'issue fatale. <br />
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D
<br /> Je lis toujours vos chroniques avec intérêt.<br /> <br /> <br /> Pour LE JEUX DES OMBRES, le recours à un vrai journal qui est lu et à un autre resté secret, si ma mémoire est bonne, est déjà utilisé par Tanizaki dans LE JOURNAL D'UN VIEUX FOU. Cela n'enlève<br /> sans doute rien au récit. J'espère que cela dépasse la tranche de vie. Il y a une bonne formule de Truman Capote sur la question, il dit préférer une tranche de littérature à une tranche de vie,<br /> enfin quelque chose comme çça. Bonne suite.<br />
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