En lisant La Fabrique du monde de Sophie Van der Linden, j’ai aussitôt pensé à mes élèves : je me suis dit que c’était exactement le type de roman qu’ils apprécieraient puisque c’est un récit d’apprentissage, écrit avec toute la candeur d’une jeune fille de 17 ans.
En effet, ce roman se situe en Chine, dans une usine. La narratrice, Mei, passe ses journées comme ses nuits dans ce local de textile. Elle y raconte son quotidien : son travail bien sûr, mais aussi ses relations avec les autres ouvrières, ses repas, ses nuits…
Le récit est très court, écrit à la première personne et au présent : Mei nous raconte son quotidien, ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent… On perçoit, dès les premières pages une certaine monotonie, celle du travail à la chaîne et des journées sans surprise. Et pourtant, cette routine se brise dès qu’elle fait la rencontre d’un garçon, un contremaître chargé de surveiller l’usine pendant trois jours. Bien sûr, les deux adolescents tombent amoureux et Mei décrit alors ses premiers émois, ses rêves, ses doutes et ses espoirs.
C’est précisément parce que la jeune fille relate son quotidien plutôt banal, son aventure amoureuse et ses rêves d’adolescente que je n’ai cessé de penser à mes élèves car, malgré un sujet qui pourrait sembler grave, la narratrice demeure à la surface, ne veut pas approfondir ses pensées, encore moins analyser ses conditions de travail où l’usine n’est finalement qu’un décor. Un jeune lecteur peut s’identifier à Mei, partager ses émotions comme ses désillusions. C’est à lui que je recommanderai ce roman.
La Fabrique du monde de Sophie Van der Linder (ed. Buchet Chastel) fait partie de la sélection « Talents à découvrir Cultura ».
Pour lire un autre point de vue, allez sur Les Livres de George !