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Lalettrine.com

Anne-Sophie Demonchy
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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 11:14

Comme promis, voici des nouvelles plus précises de Books et du grand entretien accordé à Robert Darnton, historien du 18ème siècle français et directeur des bibliothèques de l’université de Harvard à propos de la numérisation des livres par Google. L’université d’Harvard fut l’une des premières, en 2004, à signer un accord avec le moteur de recherche pour numériser ses fonds.


Robert Darnton a donc un propos positif à l’égard d’Internet et de la numérisation des ouvrages. Selon lui, Internet bouscule le monde du livre et de la lecture sans toutefois annoncer l’apocalypse de la culture. Internet est un moyen pour accéder au savoir, rien de plus : les gens peuvent avoir recours à leur imprimante pour lire sur du papier les contenus. Finalement, Internet est une simple banque de données. Il est une manière de démocratiser le savoir puisque les chercheurs et les étudiants du monde entier peuvent accéder aux fonds de l’université, de Harvard par exemple, sans être obligés de se rendre aux Etats-Unis.


Toutefois, à ceux qui espèrent que tous les livres pourront être un jour numérisés, Robert Darnton répond que « ce n’est pas envisageable concrètement, en raison du nombre énorme de volumes qui sommeillent un peu partout. Ce n’est pas non plus envisageable juridiquement. La propriété littéraire, dont les règles sont certes parfois archaïques, est un obstacle majeur à une numérisation totale. Il y a donc des limites quantitatives. Et puis il y a aussi des limites qualitatives. Un ouvrage du 18ème siècle, par exemple, a typiquement connu de nombreuses éditions, dont certaines sont pirates. Chaque édition présente un intérêt particulier, pour diverses raisons. Lesquelles Google va-t-il privilégier ? A ma connaissance, l’entreprise n’emploie aucun bibliographe ». C’est bien dommage, car les étudiants qui auront envie de lire des ouvrages du 18ème siècle auront sans doute envie de savoir pourquoi untel a été modifié, pourquoi tel autre caviardé. Ce sont des aspects que l’on étudie lorsque l’on commence des recherches et que l’on découvre en lisant des préfaces ou des annexes. Mais si Google ne propose en effet que la numérisation de textes sans l’éclairage d’un bibliographe ou d’un érudit en la matière, l’Internaute est privé de l’histoire de l’ouvrage en question. C’est pourquoi, Robert Darnton propose d’introduire à l’université « un enseignement de l’usage critique d’Internet ». Il rappelle d'autre part que les livres ne sont pas non plus source d’exactitude. Il donne un exemple amusant : L’Encyclopédie de Diderot dans son édition la plus lue au 18ème siècle contenait de nombreuses pages qui n’existent pas dans l’édition originale mais qui ont été introduites par un curé qui voulait y mettre le sermon de son évêque !


Le point de vue de ce chercheur en Histoire est très intéressant puisqu’il ne se veut ni angélique ni alarmiste. Il repose sur une analyse des pratiques de la lecture depuis l’invention de l’imprimerie. On retiendra ce point essentiel : Internet n’est qu’un outil pour accéder facilement au savoir. J’en ai fait moi-même l’expérience il y a quelques années quand j’étais en DEA, avec bonheur. Je passais une épreuve sur l’histoire du livre. L’objectif était d’analyser des manuscrits. L’un d’entre eux, hélas, n’était pas accessible à la BNF, seulement sur Gallica, le portail de la bibliothèque. C’est ainsi que j’ai pu faire ce devoir, de chez moi. Bien sûr, je n’ai pu toucher le papier, ni le sentir, mais j’ai eu accès au manuscrit, à ce qui faisait sa particularité. Certains, sceptiques, penseront que ce n’est qu’une approche virtuelle…

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commentaires

P
<br /> <br /> wowwwwwwwwwwwwwwwwww<br /> comme j'aimerais que mon oeuvre littéraire<br /> soit traitée avec une telle intelligence<br /> <br /> www.reveursequitables.com<br /> <br /> <br />      Voici l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique K…ui s’évade d’Internet après avoir franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… Son rêve, marcher la<br /> fraîcheur existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds,enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond<br /> céleste<br /> <br />               M.2.7 k<br />               suivi du<br />               journal du derneir homme livre<br />               ou<br />               le troisieme retour d'Ulysse<br />               après celui d'Homère et de Joyce<br /> <br /> <br /> www.reveurs equitables.com<br /> item presse<br /> monsieur 2.7 k<br /> suivi du<br /> journal du dernier homme libre<br /> <br /> <br /> info@reveursequitables.com<br /> <br /> <br /> merciiiiiiiiiiii<br /> <br /> <br /> <br />
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T
BonjourLe livre restera le livre - l'odeur - son contact - le simple de corner une page me manquerait.Mais le processus est en marche - je viens de voir hier aux infos que la BNF compté confier la numérisation de ses livres à google. (Source La Tribune)Info - Intox ? - En tous cas le processus est en marcheFrédéric
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J
                                    Le livre électronique...ce déjà vieux serpent de mer...le support papier a encore de l'avenir....Je me suis régalé sur votre blog, bravo...justesse de ton...                                    Amitiés                                               condor79
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Z
Il me semble regrettable que votre article, fort intéressant par ailleurs, mentionne gallica en passant, mais sans évoquer europeana, et les difficultés que génèrent en Europe la cohabitation du projet europeana (mené par les bibliothèques européennes, et donc avec la validité éthique d'un travail raélisé par des bibliothécaires et des bibliographes professionnels)... et la montée en puissance de google (sans bibliographes) dans le monde de la numérisation des ouvrages.
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A
<br /> Vous avez raison... J'aurais dû évoquer Europeana qui est en grande difficulté... Prochainement.<br /> Merci de votre contribution<br /> <br /> <br />
G
Je ne pense pas que le livre soit un produit kleenex, subissant les méfaits de la mode et de la société de consommation moderniste. Le livre n'existe t-il pas depuis des centaines d'années ? Et l'accès aux livres ne s'est il pas agrandit au 20è siècle par un élargissement et une facilité d'accès à la culture ??? Je ne sais pas, je me pose juste la question ?!
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