Mathieu Belezi pour C’était notre terre ! Et si ce n’est pas le Goncourt, sera le Medicis voire le Femina, car contrairement à Régis Jauffret et son Lacrimosa annoncé comme le grand favori de la rentrée, Mathieu Belezi fait sa place de façon discrète et se retrouve pourtant en lice dans les trois grands prix… Vous savez ce que je pense de prix ? Une occasion pour les jurés de se faire un bon gueleton entre gens de bonne compagnie et de récompenser, à tour de rôle, les maisons d’édition prestigieuses.
Vous remarquerez d’ailleurs que dans la sélection du Goncourt de cette année, 5 auteurs sont en lice. Je ne remets pas en cause la qualité de leur texte, il ne s’agit pas de cela mais d’un simple constat : la maison Gallimard représente un tiers des livres présentés. Ca lui donne donc une bonne chance de l’emporter même si cela paraît peu crédible étant donné qu’elle a obtenu le Goncourt il y a deux ans… De même, Grasset a trois auteurs en lice…
Le constat est le même avec les autres prix… Les mêmes auteurs sont inscrits sur toutes les lices. Quoique… On avait annoncé Tristan Garcia comme le jeune auteur prometteur : il ne figure pas sur la liste du Goncourt ni sur celle du Femina. On le retrouve néanmoins sur les listes du Flore et du Medicis…
Quant à Régis Jauffret… il ne figure sur aucune liste… Après le battage médiatique sur le livre, on peut s’étonner. Comme quoi, parfois, les prix littéraires peuvent réserver des surprises. Néanmoins, on leur saurait gré de ne pas récidiver les « surprises » de 2007 en attribuant les prix à des romans (hum…) qui ne sont pas en lice. Souvenez-vous d’Amélie Nothomb qui a reçu le Flore et de Pennac le Renaudot.
Tout cela n’est finalement pas très important si l’on considère que ce n’est qu’un jeu entre amis où nous ne sommes pas convié. Il n’y a rien à comprendre, pas vraiment de règles à assimiler : les grands éditeurs se partagent la grosse part du gâteau et si une année, certains en sont privés, ils auront double part l’année suivante. Quant aux autres, ils observent, envieux.
Ce considérations n’entache pas mon enthousiasme et je ne vous recommanderai jamais assez de lire C’était notre terre, car primé ou non ce livre est mon coup de cœur de la rentrée 2008.
C'était notre terre, Mathieu Belezi, Albin Michel, 475 p., 22 €